Découvrir Space Adventure Cobra à 22 ans en 2023 (soit 41 ans après sa sortie) n'est pas une mince affaire face à l'évolution des techniques d'animation. Mais Osamu Dezaki n'étant pas un manche en la matière et ayant été doté d'un confortable budget afin que l'anime puisse profiter d'une sortie en salles, il est encore très agréable de se laisser emporter par l'univers proposé et d'en apprécier le canevas narratif.
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... Une planète errante pénétra dans une région hostile de la lointaine galaxie en question et fut victime d'une épuration ethnique sans précédent. Seules survivantes, les trois sœurs Flowers (Jane, Dominique et Catherine) dont le destin est d'être fusionnées en une seule et unique entité pour pouvoir reprendre possession de la planète. Mais une condition s'impose, elles doivent toutes trois tomber amoureuses du même homme, un certain Cobra, élu par le mystérieux professeur Toppolo...
Cobra est pourtant l'antithèse du héros populaire. Roublard, fumant comme un pompier et adepte de jolis femmes, sa tête mise à prix le contraint à se terrer dans un vaisseau spatial piloté par sa fidèle partenaire Lady (Andromeda en VF). Armé d'un psychogun, Cobra est un bagarreur un brin lourdingue qui apprécie draguer dans les tripots malfamés, jusqu'au jour où il rencontre Jane, l'une des trois sœurs Flowers, qu'il tente de séduire... Amourachée, cette dernière va lui proposer de l'aider à libérer sa sœur Catherine, prisonnière dans un pénitencier inviolable géré par Crystal Bowie (Lord Nécron en VF), une sorte d'humanoïde à la réputation indestructible qui cherche à cruellement régner sur la galaxie.
Très vite dépassé par la situation, Cobra va néanmoins devoir face à de longues réflexions philosophiques propre aux sentiments amoureux et à une forme de tragédie répétitive qui le métamorphoseront pour toujours.
Scénaristiquement parlant, Space Adventure Cobra narre un excellent récit où s'entremêlent action, introspection idéologique et féminisme. Au rythme d'une remarquable partition d'Osamu Shoji (pour la VO uniquement, la musique étant composée par le duo suisse Yello en mode VF), l'anime propose certainement ce qui se faisait de plus qualitatif en matière d'animation nippone au début des années 1980. Un must certes old school, mais qui reste invariablement un must.