Le Kingdom Hearts de la Warner bros, version Basket

Peut-on encore faire un film sur les Looney Tunes dans un monde live action, sans être ringard, dans les années 2020 ?

Lorsque j'étais petit, c'est le genre de film que j'aurai adoré voir sortir au cinéma tout les 2-3 ans, mais la fin des années 90-début 2000 était encore une époque où les vieux cartoons des Looney Tunes étaient fréquemment diffusés sur Canal + et Cartoon Network, aujourd'hui, je ne serais pas vous dire s'il y a une chaîne du câble ou du satellite qui en diffuse, sans compter que la plupart de ces cartoons ont étés surplantés par la diffusions des reboots (même remarque pour Tom & Jerry, dont j'ai pas vu le film live qui ressemble plus à un Téléfilm Disney Channel si je me fis au trailer).

Malgré cette contrainte, Warner Bros décide de poursuivre le projet de suite à Space Jam qui a été en développement dès la sortie du premier film (qui a finalement donné les "Lonney Tunes Passent à l'Action", mais malgré tout, ils n'ont rien lâchés). Après plusieurs idées rejetées, on se retrouve avec un reboot où le champion de Basket LeBron James qui doit remporté un match de Basket dans le serveur-monde de la Warner pour sauver son fils.

Ce film me fait un peu l'effet "La Reine des Neiges 2", dans l'ensemble, c'est mieux construit que le premier film. Cela manque de subtilité dans ses messages, de logique dans l'attitude de ses personnages et de leur compréhension (par exemple : Lola Bunny décide d'aider LeBron seulement au moment où l'on précise qu'il veut faire ce match pour sauver son fils et... C'est tout... C'est comme s'il y avait une sous-intrigue qu'on nous laisse suggérer pour comprendre le revirement de Lola, et à part "elle était enceinte du fils de Bugs, mais a fait une fausse couche", rien ne me vient à l'esprit), le méchant manque de profondeur (alors qu'il y avait du potentiel) et ça reste conventionnel, mais le fait que Bugs Bunny n'exploite pas ses talents et capacités de Toon me semble mieux justifier dans ce film, on a 2 Set up Pay Off bien préparé, le film arrive à faire de l'auto-dérision intelligemment, dans l'ensemble, je le trouve mieux réfléchi que le premier film. Mais voilà, le premier film existe, et il a été beaucoup plus mémorable dans son approche de film sur les Looney Tunes dans un monde en Live-Action qui joue au basket avec un grand sportif. C'est ce que j'appelle l'effet "La Reine des Neige 2" qui souffre des mêmes avantages et inconvénients lorsqu'on compare à son prédécesseur.

J'ai énoncé les plus gros défauts du film, alors je vais me continuer sa plus grande qualité :

Le film est une véritable lettre d'amour à la licence des Looney Tunes, on joue beaucoup sur le fan-service, certes, mais si le fan-service peut faire beaucoup de mal, ici, c'est juste assez bien dosé et exploité pour qu'on puisse, juste, profiter de l'instant présent. On reprend des gags des Looney Tunes, on détourne des gags des Looney Tunes, on réalise même des fantasmes de fans qui se sont toujours imaginés les prédateurs des cartoons avoir gagné contre leur proie. Après, ça reste exclusif aux Cartoons originaux et au premier Space Jam (beaucoup référencé). À mon grand regret, la Lola Bunny de ce film n'a aucun point commun avec la Lola Bunny du Looney Tunes Show (si ce n'est le nom et l'espèce).

Bien sûr, le film fait également du fan service sur toutes les droits de la Warner Bros, et il y en a pour tout les goûts : des films des années 30-40 aux films des années 2010 en passant par les dessin-animés du DCAU et les séries d'animations satiriques récentes. Ils vont même très loin pour illustrer cela, ma référence à Kingdom Hearts n'a pas été prit au hasard, les différents mondes des licences ressemblent aux mondes Disney de ce jeu (à un point où je suis sûr et certain que "ressembler à Kingdom Hearts" était noté dans un coin pendant la conception du film). Je regrettes de ne pas avoir repéré de références à Inception et Détective Pikachu.

Alors ce n'est pas nouveau non plus, Warner nous avait fait ça quelques années plus tôt avec Ready Player One et si les personnages issues des autres univers semblaient plus réalistes dans ce dernier, ici on se croirait dans une convention lorsque les personnages des différentes licences assistent au match de Basket. Mais ça m'a paru moins prétentieux (la promo du film ne jouant pas tant sur ça), moins prise de tête (car au final, ça sert juste de décor et figuration) et plus crédible car la principale licence reste "Les Looney Tunes", qui ont déjà parodiés ces univers plus d'une fois.

Au final, il faut juste retenir une chose avec ce film : Le Fun. C'est pas toujours bien écrit, c'est pas toujours de bon goût (dans l'intro, on voit quand même un Lebron enfant jeter une Game Boy à la poubelle !), mais ça m'a l'air sincère dans son amour pour les Looney Tunes... Je n'ai pas envie de rabaisser ce film et je me suis sincèrement amusé face aux références et aux gags, je serai même ouvert à l'idée d'une saga en partant de ce film. Je me fais peut-être avoir par la nostalgie, mais j'ai envie de la laissé gagner cette fois.