Speak No Evil
6.3
Speak No Evil

Film de James Watkins (2024)

Remake d’une oeuvre qui se suffisait à elle-même, on aurait pu s’en passer.

Une famille américaine est invitée à passer le week-end dans la propriété d’une famille britannique, rencontrée lors d’un voyage en Italie. Ce qui devait être un séjour idyllique va en réalité virer au cauchemar…


On savait les américains être incapables de distribuer des oeuvres étrangères sur leur sol, préférant se contenter d’en faire des remakes susceptibles de mieux coller aux attentes de leur public. Le film de Christian Tafdrup vient d’en faire les frais, 2 ans seulement après la sortie de son film éponyme. Et comme toujours dans ce genre d’exercice périlleux qui consiste à copier ce qui a déjà été fait, la copie est toujours loin d’égaler son modèle d’origine ou ne serait-ce que de s’en rapprocher un minimum.


Tout ce qui faisait la force du film danois s’en retrouve ici totalement amoindri. Le climat anxiogène et ce sentiment de malaise, voire de gêne que l’on pouvait ressentir s’avère complètement inexistant dans cette nouvelle version. James Watkins (La Dame en noir - 2012) réalise dans un premier temps, un remake quasi plan par plan et semble ne pas vouloir se fouler pour créer ne serait-ce qu’une ambiance malsaine ou un regain de tension. Puis vers le dernier acte, le film change du tout au tout et en même temps, on se doutait bien que la version US serait bien plus sage et moins pessimiste que ne l’était la version d’origine. La satire sociale horrifique laisse alors place à un home invasion comme on en a déjà vu par le passé (Les Chiens de paille - 1972).


Alors certes, le film n’est pas mauvais en soit, ce qui est assez rare venant de Jason Blum, qui enchaîne les productions horrifiques toutes plus nazes les unes que les autres, il n’y a qu’à voir l’étendu des dégâts ces derniers mois après Five Nights at Freddy's (2023) qui était d’un ennui abyssal, Night Swim (2024) anémique et lénifiant, Imaginary (2024) parfaitement inoffensif ou plus récemment, L'I.A. du mal (2024) qui était anecdotique et inepte.


Speak No Evil (2024) parvient à tirer son épingle du jeu uniquement grâce à la prestation de James McAvoy qui, il faut bien l’admettre, tire grandement son épingle du jeu et sauve le film d’un naufrage attendu, mais pour le reste, c’est d’un calme relativement plat, d’autant plus lorsque l’on connaît déjà l’oeuvre d’origine et que cette dernière se suffisait à elle-même.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
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le 22 sept. 2024

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