Un réalisateur sur le déclin tue une actrice de troisième zone parce qu'elle ose le remettre à sa place. Ce meurtre devient l'occasion inespérée de relancer sa carrière et de dissimuler sa culpabilité : il produit un film retraçant les événements en proposant un autre coupable. Il engage le véritable mari de la victime et différents véritables amants de passage pour que chacun y joue son propre rôle. Il profite également des lumières du Cinéma pour aveugler la police : il convainc l'inspecteur chargé de l'enquête de devenir conseiller technique en lui promettant de lui offrir des preuves et le coupable à l'issue du tournage.
Pitch, mise en image, lecture méta de la création cinématographique, du sexe, des doubles hitchcockiens... pratiquement tout dans Special Effects hulre Brian DePalma. Il y a même quelqu'un qui se fait étrangler par des pellicules de cinéma, le genre d'idée qui ferait frisonner ce bon vieux Brian. Mais, problème, ce n'est pas le génial géniteur de Blow Out qui est aux manettes mais Larry Cohen.. .et ça se sent. La réalisation est d'une platitude et d'une mollesse sans nom, la plupart des plans sont laids, trop peu de séquences tiennent la route. Le film s'effondre sous le poids de sa médiocrité. La photographie signée Paul Glickman tente vainement de singer le travail du génial Vilmos Zsigmond sans jamais l'égaler. Larry Cohen n'est pas vraiment aidé non plus par un casting à la ramasse, la palme du pire revenant au duo Zoë Lund/Brad Rijn... pas de chance ils incarnent les deux personnages principaux du film et on ne voit pratiquement qu'eux pendant tout le premier quart d'heure. Quart d'heure qui semble ainsi durer une éternité. Il faut attendre l'arrivée d'Eric Bogosian, qui prend visiblement beaucoup de plaisir dans son personnage de cinéaste pervers, pour arrêter de se cacher la tête dans les mains et se plonger enfin un peu dans le récit.
Reste donc un scénario rocambolesque mais intéressant que Special Effects n'arrive jamais à mettre correctement en valeur, une sacrée occasion manquée.