Fût un temps, au début des années 2000, où les super héros Marvel n'étaient pas encore les opérations parfaitement marketées du MCU, prévoyant des films sur une dizaine d'années, quel que soit l'avis des spectateurs ou les résultats en salles, ne planifiant qu'une seule chose, leurs revenus à venir.
Fût un temps, où le fond vert était incertain, parfois hasardeux, voire même franchement cradingue, et son utilisation parfois plus que regrettable.
Fût un temps, où les réalisateurs de films de super héros n'étaient pas que des Yesmen à la botte des vilains producteurs capitalistes, où ces réalisateurs étaient capables de donner de la chair à un film de super héros.
Fût un temps, où les méchants de super héros étaient sans pitié, stylés, et mettaient vraiment le héros dans des positions difficiles, tant éthiquement que physiquement.
Fût un temps où la musique d'un tel film n'était pas nécessairement un simple support de l'image, fût un temps où elle avait une vraie signification, où elle entrait en harmonie avec l'image, d'égale à égale, ayant à la fois une identité propre et une fonction adéquate au tout qu'était le film.
Fût un temps où le héros n'avait pas besoin d'être testostéroné à outrance, où les acteurs n'avaient pas besoin de passer des mois dans une salle de musculation pour faire voir qu'ils étaient forts, musculeux, capables de prouesses physiques extraordinaires.
Fût un temps, aussi, où les héroïnes n'en étaient pas vraiment, n'étant que de vulgaires faire-valoir du héros. Mais fût un temps où simplicité ne rimait pas avec facilité, où scènes de fight ne rimait pas avec outrance et profusion d'effets visuels injustifiés, où il n'y a pas le héros d'un côté, seul, et le méchant de l'autre. Car fût un temps où le héros, dans les situations les plus difficiles, avait besoin d'une foule d'anonymes, suffisamment courageux pour tenir tête à l'ignominie, un temps où le héros n'était finalement presque rien sans le soutien d'une partie du peuple.
Fût un temps, où les Comics originaux n'étaient pas forcément respectés, mais on s'en moquait, parce que la transposition du Comics au cinéma était réussie, et c'était tout ce qui comptait.
Fût un temps, où le casting dans son ensemble était prometteur et exploité convenablement, un temps où le héros n'était pas le seul qui avait véritablement de l'intérêt.
Fût un temps, où la firme Marvel jouait son va-tout avant la banqueroute totale, et prenait des risques, malgré des échecs cuisants (oui c'est toi que je regarde, pas la peine de te cacher derrière tes descendants, ils ne sont pas mieux).
Fût un temps, où je n'étais pas un vieux con qui disait tout le temps "Fût un temps" de manière redondante et insupportable, pour bien faire voir que "c'était mieux avant", mais ce temps-là n'est qu'une légende. C'était mieux avant.