De toutes les adaptations de super-héros au cinéma, l'Araignée se révèle sans doute la meilleure (tout au moins en 2002, car depuis il y en a eu d'autres), parce que le film privilégie la psychologie des personnages de façon habile, notamment les états d'âme de Peter Parker et sa relation compliquée avec Mary Jane, ce qui rend le héros très humain, fidèle à l'image perçue dans les comics de Stan Lee et Steve Ditko que je lisais dans mes numéros de Strange. Sam Raimi insiste donc sur ces détails psychologiques au détriment d'une surenchère de Fx (pourtant bien présents). L 'un des atouts du film, c'est qu'il est réalisé par un véritable fan, l'auteur de la trilogie Evil Dead qui n'abîme pas le mythe et qui réussit un cocktail divertissant et savoureux, équilibré de poésie (le fameux baiser à l'envers), d'aventure, de romance (le personnage de Mary Jane ayant attiré un public féminin habituellement peu porté sur les super-héros) et de mélancolie, racontant l'histoire d'un garçon ordinaire qui devient extraordinaire. Le choix de Tobey McGuire peut s'avérer pour cela judicieux, bien qu'il soit dépourvu de tout charisme. Les autres acteurs sont très bons, notamment Willem Dafoe en savant inquiétant qui devient l'instable Bouffon Vert, probablement le méchant le plus emblématique de ce comics, et le préféré de beaucoup de fans (c'est mon cas). Carton justifié et mérité donc pour cette équipe gagnante réunie autour de Raimi, qui se reformera pour 2 suites allant encore plus loin dans l'exploration des dilemmes du tisseur de toiles.