Fort d'un casting quasi parfait et d'un rôle déterminant à l'issue de Avengers Endgame, Spider-Man Far From Home peine à proposer un rythme maîtrisé, et l'avalanche de twists superficiels ne fait qu'exposer au grand jour les nombreux défauts du film...
Qu'on se le dise tout de suite, j'ai un crush assez fort pour Mysterio et les milliers de possibilités que ces pouvoirs peuvent engendrer : séquences hallucinatoires, faux semblants, ouverture au multivers, séquences graphiques incroyables, sans parler du design alambiqué de ce fameux bocal. Et l'annonce de Jake Gyllenhaal n'a certainement pas fait faiblir ma hype, même si avouons le, Endgame avait parfaitement rempli son job de conclure et de modérer nos attentes pour le futur.
Far From Home avait donc la vilaine tâche de faire un pont entre cette fin de Phase 3 et la suite vers l'inconnu, et peine à le faire en tant que produit autocontenu abouti.
En témoigne l'introduction explicative assez laborieuse du gap des 5 ans entre les rescapés et les revenants, ou encore le forcing malaisant sur Tony Stark et le passage de flambeau envers Peter Parker... Revoir un Spider-Man encore en proie au doute et usant exagérément des technologies Stark n'était sans doute pas nécessaire.
Malgré une scène de combat en particulier, qui montre que Marvel peut sortir des sentiers battus et proposer un cinéma "différent" de sa recette, on assiste à 2 heures entrecoupées et très inégales... 2 heures mêlant romance, moments gênants, action plus maîtrisé que Homecoming (merci l'équipe technique !), et final digne d'un cliffhanger de séries télé, seul twist vraiment marquant que nous garderons en tête.
La thématique du multivers est violemment mis de côté au profit d'une séquence assez mal amenée, tel le twist d'Iron Man 3 avant lui...
Pourtant, l'idée qui s'en dégage est bonne, et ce sera le plus gros regret à la sortie du cinéma, voir Marvel griller sa cartouche Mysterio passablement avec pourtant un postulat très intéressant, illustrant notamment l'aveuglement du public pour les films à gros budgets et le gobage abusif d'informations toutes aussi loufoques les unes que les autres...
Le réalisateur est beaucoup plus créatif que lors de Homecoming, et joue du personnage Mysterio pour apporter des séquences assez originales, ou Jake Gyllenhaal patronne et s'en donne à cœur joie sous son bocal de motion capture.
Le casting reste impeccable, l'alchimie naturelle entre Zendaya et Tom Holland est assez incroyable, et reste le gros point fort des entractes intimistes du film, jusqu'au final dans les rues New York, en disant beaucoup sur l'avenir de leur relation.
Qu'attendre donc pour la suite ?
Étant donné sa conclusion assez brusquante, on peut s'attendre à un retour d'un Spider-Man urbain et plus bas que terre, dans un environnement qui lui sera familier, l'occasion d'amener au devant de la scène un Kraven par exemple, et pourquoi pas amorcer la phase Sinister Six, avec un vautour toujours vivant, la technologie de Mysterio toujours existante, et l'introduction de Oscorp dans le MCU ?
L'avenir nous le dira !
En attendant, espérons que Marvel enterre définitivement les 10 années achevées pour éviter de se noyer dans une nostalgie vieillissante et gênante.