Plus mature, plus ambitieux, bien mieux que Homecoming

(Attention je spoile)


J'avais détesté Spiderman Homecoming et je ne me suis jamais intéressé au MCU. C'est dire, je suis complètement passé à côté de trucs comme Infinity War et Endgame, ça ne m'intéresse pas. Même ce dernier Spiderman ne m'intéressait guère. Rien que la bande annonce m'avait fait deviner le scénario du film (ce qui s'est avéré être le cas, mais nous y reviendrons). Bref, quand un pote voulait absolument y aller, j'étais plutôt réticent, surtout que le même jour sortait Yesterday.


Mais bon, j'ai quand même cédé aux exigences de mon pote, et étant donné que je m'étais fait spoiler la totalité du MCU, je me suis dis que je devrai pas être trop largué pour ce Spiderman.


Et effectivement, je n'étais pas si largué que ça. Alors oui, le début de Far From Home fait le lien avec Endgame et je n'ai pas compris certains détails, mais tout cela est vite délaissé. Très vite, on passe au cœur du film, Peter Parker part en voyage scolaire, et il se retrouve contacté par Nick Fury pour s'associer à Mystério afin d'affronter des créatures élémentaires à travers l'Europe.


Et étant un léger (gros) fan des comics, je n'ai pas été dupé par notre cher Mystério. Alors oui, pour quelqu'un de peu familier à l'univers de Spidey, on peut se faire avoir par Mystério et le prendre pour un allié dans la première heure de film. Mais pour quelqu'un comme moi qui connaît le personnage, la première heure m'a paru longue, mais très longue. Alors oui, le scénario joue sur la naïveté de Spidey, en même temps, c'est encore qu'un adolescent en proie avec les doutes liés à son âge, mais merde, le voir se confier bêtement à Mystério en raconter ses déboires sentimentaux, perso, ça m'ennuyait fermement. Surtout que les combats contre les créatures ne m’enchantaient guère.


Parce que j'ai un soucis avec la mise en scène de Jon Watts. La raison pour laquelle j'aime à ce point Spiderman au cinéma, c'est ses pouvoirs et ce qu'on peut en faire niveau mise en scène. Sam Raimi s'en sortait à merveille, mais surtout Marc Webb (pour une fois que je préfère les Amazing Spiderman sur un point). Chez Watts, je trouve qu'a aucun moment il n'use des supers-pouvoirs de Spidey pour offrir une mise en scène spectaculaire et dynamique. C'est pour ça que je n'aimais pas Homecoming, aucune scène de voltige, aucune réelle mise en valeur des supers-pouvoirs par la mise en scène. Et j'ai vraiment eu peur de me retrouver face au même problème avec ce Far From Home, parce que finalement, du Spidey comme j'aime (qui se balance d'immeuble en immeuble dans tout les sens), j'en voyais vraiment très peu dans la première heure.


Mais enfin, Mystério se révèle être le méchant, et enfin (bordel, il aura fallu attendre un film et demi), Watts se lâche dans sa mise en scène ! Tout d'abord, on a cette scène où Mystério use d'hallucinations pour tromper Spidey. Une scène jouissive, audacieuse et qui réussit même à tromper le spectateur à de nombreuses reprises. C'est très certainement la meilleure scène du film car elle révèle enfin les véritables capacités de Mystério. C'est un homme qui maîtrise incroyablement bien les hallucinations pour tromper ses ennemis, mais qui les attaque surtout au plus profond de l'esprit. De ce premier véritable affrontement, Spidey en ressort choqué et psychologiquement fragilisé, car à cause de sa naïveté, il condamne ses amis et assure une victoire totale à Mystério. Et ça, j'aime.


Bref, passé cette scène absolument géniale et visuellement bluffante, le dernier acte peut enfin démarrer et bon sang que c'est bon ! Enfin Spidey plane à travers les bâtiments, enfin, il utilise ses supers-pouvoirs et ses gadgets (certes moins nombreux) avec ingéniosité et enfin, la mise en scène se lâche avec quelques plans longs vraiment agréables où on suit notre araignées préférée faire des voltiges. Bordel, que ça fait plaisir de voir ça. Et encore une fois, ce dernier acte nous montre toute l’intelligence de Mystério qui se hisse parmi les meilleurs méchants que l'homme araignée ait eu à affronter au cinéma.


Puis, l'épilogue reste assez classique et le film s'achève avec un caméo des plus agréable, un cliffangher assez bien trouvé et une scène post générique (que je n'ai pas compris), mais qui transpire quand même la classe.


Donc ouf ! Tout n'est pas perdu pour Tom Holland. Moi qui l'avait défini comme étant le moins bon Spiderman au cinéma, ici, je l'ai trouvé convaincant et servi par un scénario assez malin pour donner du relief au personnage ! On est face à un Spidey qui doute, privé de sa figure paternelle qu'était Tony Stark et qui voit premièrement en Quentin Beck (Mystério) un nouveau modèle avant de se faire lamentablement lyncher. Un Spidey qui chute pour mieux se relever et gagner en maturité, tout ce que j'attends d'un film sur mon super-héros préféré. Les autres personnages, à part Mystério restent quand même peu intéressants, mais bon, ils sont sympa, ils sont marrant, c'est cool. Donc voilà, ce Spiderman Far From Home m'a donné de l'espoir pour la suite, cependant je ne pense pas me déplacer pour les autres sorties du MCU. Mais quand il s'agira de ma p'tite araignée, je répondrai très certainement présent dans la salle de cinéma.

Créée

le 6 juil. 2019

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James-Betaman

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