Marvel et Sony ont réussi à se mettre d'accord et c'est tant mieux! Mais voici tout de même le second reboot de l'homme araignée en 10 ans!
En plus, les versions précédentes ne sont pas à jeter loin de là.
La trilogie de Raimi à ses défauts mais ce sont les qualités qui l'emportent (à mon avis) et les 2 Amazing Spiderman sont honorables (le second patauge copieusement mais on a vu pire).
Donc retour à la case départ.
Après une introduction extrêmement bien menée dans Civil War, il a été décidé que Spiderman avait besoin d'être présenté à nouveau aux masses! Parce que bien sûr il est TELLEMENT différent.
Mais pour éviter la lassitude certainement, on saute l'origine, ce qui est en général le moment le plus fun du film avec la découverte des pouvoirs et on passe direct au film 2.
Peter Parker est un adolescent de son temps, un peu (beaucoup) geek, toujours sur son téléphone et son petit truc en plus, il est Spiderman. Apparemment, fidèle à la légende, il s'est fait piquer par une araignée.
Après sa participation à la bataille de l'aéroport (excellente scène d'ouverture en caméra embarquée dans le costume de Peter : c'est bien fait, c'est drôle et ça remet le personnage en perspective), il est gonflé à bloc pour être un Avenger et faire des trucs, il ne sait pas quoi mais il est prêt! Tony Stark le confie donc à Happy Hogan et lui laisse le spider-costume.
Bien sûr, notre enthousiaste adolescent va pédaler copieusement dans le semoule (et il n'est pas le seul mais j'y reviendrai), va devoir faire ses preuves face à nouvel ennemi, Le Vautour (enfin un méchant qui a un peu de substance! Merci), un trafiquant d'arme.
"Spider-man Homecoming" est un divertissement honnête.
On ne s'ennuie jamais vraiment (le début est un peu lent) et les acteurs sont bien en place.
Peter est sympathique, son pote sidekick est un ajout rafraichissant, Adrian Toomes est un méchant inquiétant (plus sans le costume qu'avec d'ailleurs) et malheureusement c'est à peu près tout.
L'intérêt amoureux de Peter est une certaine Liz qui n'est là que pour ne PAS être Marie Jane ou Gwen. Tony Stark et Happy sont juste 1 cran au dessus du cameo mais tout juste.
Avec cet opus, on nous plonge, en outre, jusqu'au nombril dans le drame adolescent en milieu scolaire.
Le nouveau Spiderman est un teen movie! yaaay! Les cours, les colles, le bal, les clubs, les abrutis, les casiers et j'en passe.
Franchement, on sait tous que Spiderman est jeune mais faire carrément un film d'ado avec tous les clichés habituels? Comment dire ..... ça fait beaucoup de clichés qui se rajoutent aux clichés des super-héros.
Je n'ai rien contre les clichés, on ne peut pas tout renouveler tout le temps, mais combiner les 2, ça fait lourd.
D'autre part, le coeur de Spiderman, ce n'est pas qu'il ne sait pas nouer une cravate, c'est "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". On nous épargne le laïus d'Oncle Ben (déjà mort) ce qui est bien mais on vire totalement l'aspect de prise de responsabilité. Bien sûr, Tony Stark, père de substitution hyper absent, vient lui taper sur les doigts à un moment donné, mais Peter ne fait face à aucune conséquence : il détruit un ferry? Rien. Il sèche les colles? Rien! Il pourrit une opération du FBI? Rien! et j'en passe.
D'autre part, on nous sur-vend la fougue de la jeunesse à 110% pour mener à LA scène charnière où Tony lui reprend le costume et lui explique que s'il n'est pas un héros sans le costume, il n'est pas un héros tout court (air connu, déjà entendu dans Iron Man justement) mais d'un autre côté, il appelle régulièrement Happy pour le prévenir du danger que présente le Vautour et l'autre ne l'écoute jamais, idem pour Tony!
Ces 2 éléments scénaristiques centraux m'ont tout de même posé problème dans leur traitement.
Autre souci, c'est que la continuité avec Civil War passe à la trappe. On laisse un Tony aigri, en colère, les Avengers en lambeaux, la loi pour contrôler les super-héros en passe d'être mis en place etc et là, plus rien. A part une légère allusion à Cap pouvant être un criminel de guerre, rien du tout! Pfouit! Sous le tapis (mention spéciale aux petites vidéos de Cap pour promouvoir l'éducation, les règles à suivre etc .... Ca c'est drôle, ça renvoie au premier Captain America où il n'était qu'un instrument de propagande, bref, c'est malin)
Côté interprétation, rien à redire. Tom Holland est au delà de sympathique, il a une grâce toute particulière (certainement son passé de danseur), il est attachant et malin. Son Peter est touchant et drôle : carton plein. Il n'a pas l'air d'avoir 15 ans quand même.
Mickael Keaton brille de milles feux en psychopathe sûr de son bon droit. Ce n'est pas tant le Vautour qui n'est qu'un gros mecha mais son Adrian Toomes fait froid dans le dos, tout en étant crédible. Enfin un méchant de haut niveau, que j'espère revoir par la suite.
Marisa Tomei campe une charmante tante May. Le personnage a été rajeunit, ça ne me gène pas. Les petites mamies à chignon, c'est obsolète.
Jacob Batalon est un sidekick drôle et attachant. Un personnage bienvenu.
Quant au personnage de Zendeya, qui passe un peu dans le fond, hé bien, disons que Zendeya ne fait pas dans la figuration. Twist final : 0
Mon gros reproche, c'est l'ironmanisation (si si c'est un mot) de Spidey. Le costume lui parle maintenant? Il a des options?
Spidey est un super héros de pleine droit, avec des super-pouvoirs "naturels" (si je puis dire) pas un super héros construit (et je n'ai rien contre, les super-pouvoirs de Tony Stark, ce sont ses neurones) et je trouve que c'est le réduire à un costume sur-équipé, d'où le besoin de le lui enlever mais il le garde quand même à la fin!
Malgré tout, c'est un film distrayant. L'humour, qui semble être le nouveau dada de Marvel, est bienvenu et déjà partie intégrante du monde Spiderman. La scène au Washington Monument est excellente et la dernière demi heure tient en haleine, avec une bonne dernière scène entre humour et gravité et un bon cliffhanger.
Bien qu'inutile aussi bien du point de vue de Spiderman que de l'univers étendu, ce nouveau Spiderman donne envie de voir le personnage évoluer dans le MCU.