Pendant longtemps j'ai cru que j'aimais pas vraiment les films de super-héros et trouvait qu'il y avait une "formule" qui m'emmerdait grave dans ce genre de film.
Or, je m'aperçois que ça n'est pas tant le super-héros que le fait d'avoir vu des dizaines d'origin story de super-héros qui se ressemblaient forcément un peu toute : j'ai vu plusieurs fois celle de Batman, de Superman, de Spiderman, de Hulk, de Daredevil et j'ai assisté à celles de Doctor Strange, Antman, Thor, Captain America. Et j'en passe. Et c'est vrai qu'entre l'introduction d'un univers, l'apparition de super-pouvoirs, la définition d'un nom et d'une originalité, l'entrainement afin de maitriser ses pouvoirs, l'introduction de tonnes de personnages secondaires autour, l'introduction d'un (ou plusieurs) super-vilain qu'il va falloir dégommer à la fin du film... bah, ça laisse peu de place pour développer un truc qui n'ai pas trop un air de déjà vu. Sans parler que très souvent, au lieu de développer plus profondément l'univers et d'arriver à raconter quelque chose d'unique, le second épisode se contente de suivre la trame du premier, histoire de prendre peu de risques.
Du coup, lorsqu'il a fallut rebooter la licence Spiderman pour la troisième fois en moins de vingt ans, les créatifs de chez Marvel se sont dit qu'on pourrait peut-être éviter de repasser par les poncifs que les fans ont déjà vus : la piqûre d'araignée radioactive, Oncle Ben qui se fait tuer, "un grand pouvoir implique de grandes responsabilité", la famille Osborne dont le pote de Peter Parker est le fils de son pire ennemi, etc.... Surtout que le MCU existe depuis 16 films, ça aurait un peu fait mal au cul de commencer par "holalala, j'ai un superpouvoir, suis-je le seul ?"
Ici, ça commence quelques mois après Civil War, les super-héros existent, Peter Parker est Spiderman, il vit seul avec sa tante, il a son costume. Hop, emballé c'est pesé (même l'histoire de l'araignée radioactive est évacuée super vite) et on le jette dans un background lycéen. Et là, première bonne surprise : ça a vraiment l'air d'un lycée. Pas ce genre de lycée "Dawson Highschool" où on a l'impression que tout le monde à 25 ans. Non, un lycée rempli d'adolescents qui parlent comme des ados, ont des têtes d'ados, font des trucs d'ados. Certes, les amis de Peter Parker ne font pas dans l'originalité (le nerd un peu en surpoid, le "crush" mignon, le connard et la nana zarbi) mais ils sont bien intégrés à l'histoire et ça fonctionne.
Sur cette phase 3, la force de Marvel, c'est qu'il ne font plus semblant : on est dans un univers connecté, merde aux gens qui n'ont pas vu les autres films. Du coup, le film marche parce que son univers, on le connait déjà : les méchants sont liés à l'invasion Chitauri à la fin du premier film Avengers (et encore une fois, le méchant du film est un "monsieur-tout-le-monde" un peu agacé par l'attitude des super-héros) Spiderman prend Tony Star comme mentor au lieu du souvenir d'un oncle disparut, les gamines du lycée parlent des Avengers comme elles parleraient des stars du cinéma et Captain America est présentateur pour des vidéos éducatives (sans doute l'une des idées les plus hilarante du film.)
Et du coup, si la trame du film est loin d'être d'une originalité folle (Peter tente de prouver qu'il est un super héros digne de ce nom malgré son jeune âge) et possède des scènes tirées par les cheveux (relier un bateau coupé en deux avec des toiles d'araignée... voir le resouder en cours de route ne changera pas le fait qu'il va couler. Arrêtez de faire caca sur la physique) bah, il se regarde bien. Les acteurs sont bons, le scénario plutôt intéressant et le méchant est bien planté par un Michael Keaton qui joue un Birdman.... heu... Vautour bien travaillé.
Le film se voulait un petit film de super-héros sympathique. Il l'est.