Cette année, les fans de Spidey ont été gâtés. Un chef d’œuvre vidéoludique sorti sur consoles, Venom enfin au dans un film solo, la saison 2 de la nouvelle série animée, et ce mois-ci, un film d’animation, le tout premier, où Peter Parker s’éclipse le temps d’un long métrage et cède sa place à Miles Morales pour une aventure animée originale risquant de bousculer une nouvelle fois le monde des super héros au cinéma.
Deux Spider-man c’est possible ?
Si vous avez joué au nouveau Spider-man produit par Insomniac Games, si vous êtes mordu de comics ou si vous avez regardé sur Disney XD le reboot de Spider-man, alors le nom de Miles Morales ne vous semblera pas inconnu. Disney ayant racheté Marvel et les produits dérivés Spider-man se vendant comme des petits pains, les studios ont eu l’idée intéressante de réaliser un long métrage entièrement animé et se déroulant hors de l’univers du Marvel Cinematic Universe. Ce Noel, Miles a enfin droit à avoir un film centré sur lui et uniquement lui. Qu’est-il arrivé au Spider-man original pour qu’on le mette de coté ? Seuls les lecteurs assidus le savent. Les retardataires, soyez rassuré, on ne vous oubli pas.
Contrairement à ce que l'on imaginait, il existe plusieurs Spider-man en activité. Le truc c'est qu'ils viennent de mondes parallèles au notre. Tout comme Dc Comics, Marvel a lui aussi son multivers où vivent les super héros que l'on connait tous mais sous une autre forme et une origins story différente de l'originale. Spider-man : New Generation ne compte pas vous embrouiller avec ces histoires d’univers alternatifs. De l’histoire des origines du premier Spider-man aux évènements important de son univers, ainsi que des réponses que l’on se pose sur ses autres versions, les scénaristes de notre film ont eu l’intelligence de donner des explications au moment opportun.
Pourquoi mes pensées font autant de bruit ?!
Entrez dans le Spider-verse
Aucune attente et au final : une grosse surprise. Jamais je n’aurai imaginé une seule seconde que ce film d’animation hors MCU puisse concurrencer tout ce qui a été fait sur Spider-man jusque là. Nouvelle technique d’animation où l’on utilise le cel-shading (déjà utilisé mais pour les jeux vidéo comme DBZ Budokai ou Viewtiful Joe). De l’inédit. Qu’est ce que c’était beau. J’en ai vu des films d’animation mais là, je suis tombé sous le charme de ce style artistique très comic book, se distinguant de tous les films du genre et mêmes des films live mettant en scène des super héros. Spider-man : New Generation est unique. Ca peut lui porter préjudice, tout comme ça peut aller en sa faveur.
Du coup, trois points peuvent en dérouter plus d’uns : l’animation ressemblant à un comics prenant vie, l’ambiance hip hop pour souligner le changement de culture, et le coté nerveux. Oui, Spider-man : New Generation va bousculer vos petites habitudes. Pour l’animation, certaines et certains relèveront en cours de route un effet plutôt déstabilisant. En effet, on s’aperçoit de l’apparition fréquente d’un effet d'image dédoublé en arrière plan. De quoi vous donner l'impression que le film est passé en 3D. Non, ce n'est pas une erreur du projectionniste, l'effet est voulu puisqu'il fait référence aux erreurs d'imprimerie des comics du passé.
Miles venant de Brooklyn et étant d’origine afro-américaine, l’ambiance sera complètement différente des Spider-man habituels. Après nous avoir représenté brièvement Peter Parker dans un montage hommage aux œuvres créées jusque là sur lui, la caméra suit l’intimité de Miles. De ses problèmes d’intégration à cause de sa timidité aux tensions avec son père, de sa passion pour les graffitis à ses échanges avec son oncle adoré, notre film explore les doutes, les peines et joies de cet adolescent en proie à un changement pire que la puberté.
Un air de déjà vu ? Vouloir reproduire à peu de choses près l’histoire de Peter Parker est voulu. La suite, ce passera d’une manière différente. Mordu par une araignée radioactive provenant sans doute d’un autre laboratoire que celui d’Oscorp, Miles, tout en obtenant les mêmes pouvoirs que son prédécesseur à savoir force surhumaine, agilité, sens de l’araignée (sentir le danger), en gagne de nouveaux. Invisibilité, venin pouvant paralyser temporairement sa victime (ce pouvoir ne sera néanmoins pas illustré dans ce film), et décharge électrique immobilisant ses adversaires par un simple toucher.
Ca finit toujours par aller, au bout du compte.
Faut juste sauter dans le vide
En se plongeant dans les BD de Spider-man, son modèle, Miles va apprendre avec grandes difficultés à utiliser ses pouvoirs. Heureusement, il ne sera pas seul, encouragé par d'autres Spider-man venus de monde parallèles, chacun apportant un petit quelque chose en plus à l’histoire:
• Spider-Gwen alias Gwen Stacy,
• Spider-man Noir, un Spider-man venu tout droit des années 1930,
• Peni Parker, une jeune adolescente Japonaise version manga liée à un robot ultra sophistiqué,
• Spider-Ham alias Peter "Porker", sorte de version cochon de Spider-man en cartoon (avec tout ce qu'incarne à personnage de cartoon). Et oui, Spider cochon il existe finalement.
• Peter Benjamin Parker, un Spider-man ressemblant traits pour traits à la version originale mais avec une vie peu radieuse.
Face à la Team Spider-man, un Wilson Fisk alias Le caïd, puissant, terriblement dangereux et bien remonté comme à son habitude. Dans cette aventure, il a recruté : Le Scorpion, Tombstone, le Dr Octopus (sous une nouvelle apparence), et Le Rodeur (ressemblant à un mix entre Spawn et Deadpool). Au passage, on retrouvera d’autres super vilains connus comme Le bouffon vert qui a vu sa taille triplée si on le compare à ce qu’il a été dans le Spider-man 1 de Sam Raimi.
Serait-il possible que Spider-man New Generation lorgne par moments vers un humour parodique à la Deadpool ou, en plus soft, Lego movie et Lego Batman? Contrairement à ces derniers, ce Spider-man arrive là où eux n'ont pas réussi. On ne pourra pas dire que c'est un film parodiant le Spider-verse pour la simple et bonne raison qu'il est plus question de clin d'œil hommage à l'univers de l'homme araignée.
De plus l'histoire de ce New Generation est plus complexe, plus mature, moins bon enfant, même malgré l’intégration de Spider-Ham. L'humour du MCU utilisé dans le but d'éviter de la jouer trop émotion et sérieux n'a pas sa place ici. L’œuvre étant uniquement réalisé en animation, la surprise est totale. Encore un film loin d’être fait pour les enfants, délivrant au passage un magnifique message d’espoir à celles et ceux doutant de leurs capacités.
Y en a encore combien des Spider-man ?! Faudra demander au Comic con.
Au final, intimiste, coloré, électrisant, drôle, émouvant, héroïque, sidérant, contemplatif, unique, mémorable, truffé de clins d’œil à l’univers de Spidey, Marvel signe là un Spider-man: New Generation surprenant où jamais la créativité visuelle n'avait été si bien poussée. Une véritable et sincère déclaration d'amour à l'homme araignée et à son créateur Stan Lee.