La chanson du héros de notre enfance clamait haut et fort et en chœur : "l'Araignée, l'Araignée est un être bien singulier..." Eh bien il faut croire que ce temps est révolu car loin d'être "seulement" singulier, Spider-Man nous revient...pluriel. Et ceci à la faveur d'un scénario qui multiplie les dimensions spatio-temporelles et fait surgir de chacune d'entre-elles, une version inédite du super héros : l'Araignée-cochon, l'Araignée-Manga, l'Araignée Gwen, l'Araignée Noir...et emmenant tout ce petit monde, l'Araignée Moralès. Exit le super héros à l'ancienne donc et place à la nouvelle génération !
Cela dit, ce n'est pas tant le traitement des personnages qui surprend le plus, que le rythme effréné dans lequel nous nous retrouvons embarqués. Fini le scénario tranquillou à deux dimensions et l'animation pépère qui mettait tout ça en images. Nous voici projetés dans un monde - le Spider-verse - où tout va très vite : l'histoire, les dialogues, la musique... C'est à la fois réjouissant et formidablement inventif mais cette frénésie de couleurs, de sons et même de personnages - car il y a au moins cinq gentils pour autant de méchants-, finit au bout d'un moment par donner le tournis. Quant aux scènes plus calmes, après 10 minutes d’effervescence, elles paraissent, manquer quelque peu...de relief ; un comble pour un film en 3D.
Cela n'empêche pas de prendre du plaisir aux tribulations exaltées de ce sympathique Speedy Moralès, ni d'apprécier l'excellent travail graphique proposé par l'équipe de Peter Ramsay ou encore la bande-originale survitaminée.
Mais à la fin du film, encore sonné par tant d'agitation, je repensais non sans une pointe d'affection au friendly neighborhood tout plat, tout moche de ma jeunesse : " ♫ l'Araignée, l'Araignée, est un être bien singulier...♫
Comme un petit coup de vieux.
7.5/10
(P.S : Ne pas manquer les génériques)