Les hybrides suites/reboot sont très à la mode en ce moment et c'est donc tout naturellement que nous retrouvons cette configuration dans ce neuvième épisode de la saga "Saw", de nouveau réalisé par Darren Lynn Bousman qui ne s'était pas re-penché sur la franchise depuis "Saw IV". Après "Jigsaw" qui avait au moins le mérite de conclure une franchise qui n'en finissait plus, nous voilà repartis dans une nouvelle histoire de meurtres sanglants mais avec cette fois un copycat qui agit comme John Kramer, mais qu'avec les flics corrompus. Voilà, rien qu'avec le synopsis, on peut facilement se rendre compte que cette suite n'a franchement rien d'intéressant et n'apporte rien à la saga (en même temps, comme les toutes les suites du premier "Saw" j'ai envie de dire, qui ne sont jamais arrivées à la cheville du premier mais dont certaines avaient au moins le mérite de proposer des éléments intéressants). Néanmoins, le film aurait pu être un bon polar, surtout qu'il reprend tous les codes du premier et donc du thriller un peu sombre des années 90/tout début 2000. Mais malheureusement, les personnages sont inintéressants au possible, et à commencer par le principal, le lieutenant Zeke, qui est le stéréotype du flic aigri, en froid avec ses collègues car droit dans ses baskets et dans son boulot. On suit alors l'enquête avec que très peu d'intérêt car, finalement, le film se focalise beaucoup trop sur le passif inintéressant de Zeke, notamment avec de très mauvais flashbacks qui, en plus de plomber le rythme de l'intrigue déjà pas bien passionnante, sont à l'image du personnage, c'est-à-dire bourrés de clichés. Et c'est bien dommage car c'est le personnage le plus important ! Tous les autres, on les oublie très rapidement, tant ces derniers gravitent autour de Zeke et servent ce dernier. Par ailleurs, il est très dommage d'avoir inclut au casting Samuel L. Jackson et de le reléguer au troisième plan comme ça. Bon et puis alors, quant à la fin, elle n'est pas spécialement prévisible, mais elle est loin d'être surprenante ! Sans la dévoiler, nous sommes dans une histoire de vengeance plus que classique, même à la limite de la parodie, tant les intentions du tueur (ou de la tueuse d'ailleurs, je ne voudrai donner trop d'indices !) sont risibles. Par ailleurs, c'est lors des quelques meurtres sanglants que l'on se rappelle que nous sommes bien dans un épisode de "Saw" car le film n'a de rapport avec la saga que son réalisateur et sa B.O., par ailleurs retravaillée en un espèce de morceau de rap immonde. En ce qui concerne les acteurs, c'est assez simple car tout le monde joue assez mal, même Samuel L. Jackson (pourtant, il n'a pas beaucoup de scènes hein !), mais surtout Chris Rock qui se débrouille très bien dans des seconds rôles mais qui a visiblement beaucoup plus de mal à porter un premier rôle, surtout lorsqu'il est pseudo-dramatique (ce qui occasionne un surjeu constant notamment). Concernant la mise-en-scène, il y a de belles couleurs de temps en temps et le réalisateur reprend quelques effets phares de la saga mais ça s'arrête là. "Spirale : L'Héritage de Saw" est donc le film qui fait tomber la franchise plus bas que terre, ce qui est tout de même un exploit, étant donné la qualité générale de cette dernière.