Dans un désert australien post-apocalyptique, un frère et une soeur, qui s'entraident, voient arriver un étranger nommé Smith, qui doit fuir par le nord, pourchassé par trois hommes. Ils veulent bien l'aider à franchir un ravin qu'il trouverait sur son chemin à la seule condition qu'ils l'aident à construire un appareil volant.


Spirits... est le premier film réalisé par Alex Proyas, cinq ans avant The crow. Mais c'est déjà une œuvre d'un homme expérimenté, car il avait travaillé dans le clip, et a donné libre cours à son talent visuel, et il faut dire que c'est particulièrement payant ici, avec ce désert rougeoyant, les croix omniprésentes, et cette cabane issue de nulle part. Il y a non seulement le visuel, mais aussi les personnages, les trois. tout d'abord, cet homme traqué, peu bavard, dont on ne sait pas grand chose. Ensuite, le frère et la soeur ; le premier, en fauteuil roulant, ne peut achever son appareil volant sans une aide extérieure, et la seconde, en proie à un délire mystique, prend l'arrivée de cet étranger pour un démon dans une maison bénie par le Seigneur. D'où les rapports parfois compliqués, et il faut dire que Melissa Davis est tout à fait convaincante, car même si elle en fait beaucoup, elle est comme pénétrée par une sorte de mission divine, où elle ne vit dans cet univers qu'elle a confectionné pour elle et son frère, et qui semblerait s'écrouler comme un chateau de cartes.


Après, je ne vais pas cacher que le film est parfois abstrait, peu bavard, et qu'il faut se laisser porter par l'ambiance, magnifiée par la musique de Peter Miller, qui ferait penser à du Vangelis. On marche ou on ne marche pas, mais Spirits... touche presque au sensoriel. On a chaud comme les personnages, on a faim comme eux, on a envie de prendre un bain comme Smith, c'est de l'ordre du ressenti, auquel je comprends très bien qu'on peut être insensible, car le rythme n'est pas fou non plus, au fur et à mesure de l'avancée de la construction de cet avion de fortune.


En tout cas, même si le film n'a pas marché, sauf au Spirits... a clairement lancé un jeune réalisateur de 25 ans, Alex Proyas, pour le meilleur et pour le pire.

Boubakar
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le 21 nov. 2020

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