S.P.L. Sha Pô Long de Wilson Yip 2005
Si vous êtes amateurs de films d’arts martiaux hongkongais vous avez forcément vu la saga des Ip Man réalisée par Wilson Yip entre 2008 et 2019 et incarné par la star venue d’Asie Donnie Yen.
Précédemment à cela, Wilson Yip a réalisé SPL en 2005 film aux frontières du polar, du drame et de l’action pure. Jeu à 3 entre un flic à l’ancienne Simon Yam, rejoint par son successeur Donnie Yen aux méthodes plutôt brutales, tous deux à la poursuite du parrain de la ville Sammo Hung (qui interprète son premier rôle de méchant).
Le pitch est relativement simple et éculé.
J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ces 3 stars de HK mais l’on peut regretter que les personnages soient aussi peu développés. Sammo Hung avec son gros cigare et Donnie Yen tout de noir vêtu avec son cuir sont assez caricaturaux. Seul Simon Yam surnage en incarnant ce personnage mi-ange mi-démon. Il est le seul à apporter de l’émotion et ce côté dramatique tout au long du film. Encore une très bonne interprétation après son rôle dans PTU de Johnnie To. Mais alors pourquoi ne pas l’avoir mis sur l’affiche du film ? Il est relayé au second plan derrière les 2 autres. Peut-être parce qu’il ne combat pas et que les producteurs ont souhaité finalement mettre cela en avant.
L’intérêt du film repose donc surtout sur les scènes de combats et la réalisation de Wilson Yip. Il nous offre une très belle vision de Hong Kong la nuit (les malfrats/le mal) qui contraste avec la luminosité de la plage (les gentils/le bien). La photographie et l’éclairage ne sont pas sans rappeler Infernal Affairs ou Heat. Wilson Yip se permet quelques tentatives de mise en scène intéressantes (l’accident de voiture, split screen, ralentis…) toujours au profit d’une progression dramatique. La musique est au cœur du projet et utilisée à bon escient.
Pour les scènes de combats il vous faudra être patient et attendre la fin du film pour voir l’affrontement final entre Donnie Yen et Sammo Hung (non doublé ? non sérieux ?). Chorégraphié par Donnie Yen himself, disciple de Yuen Woo Ping, les combats à mains nues sont réalistes, intenses et brutaux. La scène entre Donnie Yen et Wu Jing, le tueur impitoyable, dans un ruelle étroite est très spectaculaire. Tout simplement ce qui se fait de mieux encore aujourd’hui, dans la mouvance post Ong Bak et précurseur de la saga John Wick. Il n’est donc pas étonnant de retrouver Donnie Yen à l’affiche du quatrième opus.
Un dernier rebondissement viendra ponctuer la fin du film avant de nous révéler le grand vainqueur (le bien ?).
Un bilan mitigé somme toute car ce film reste tiraillé entre la volonté initiale de Wilson Yip de réaliser un polar dramatique et la présence de Donnie Yen à l'affiche qui lui a imposé ces scènes de combats. SPL reste un bon film qui mérite d’être vu si vous êtes amateurs de polars et d’arts martiaux made in HK. Enjoy !!