Je l’ai lancé sans savoir ce que j’allais regarder, n’ayant jamais entendu parler de ce film. Et ça partait bien, il y avait beaucoup de thématiques à exploiter, jusqu’au moment où c’est parti en cacahuète.
Je trouvais intéressant l’évolution de la créature, qui est moitié gouverné par un instinct sauvage, moitié dans la réflexion humaine. Surtout au moment où elle fait son espèce de crise d’ado, ce qui n’est déjà pas facile à gérer chez un humain, mais chez un être unique qui n’a aucun modèle, aucun congénère semblable sur qui prendre exemple, ça ne pouvait que créer des problèmes.
Qu’elle cherche sa place alors qu’elle découvre la frustration, la confrontation avec les figures d’autorité, et même son propre corps (les ailes par exemple, métaphore de tout ce qui change dans le corps à la puberté, même si ça sort de nul part), et du coup qu’elle explore aussi la découverte de sa sexualité, ça semblait logique, mais ça devenait déjà malsain, on aurait pu s’en passer ou éviter de s’attarder sur ce dernier point. Et c’est là que le film prend un tournant atroce: pourquoi Clive aurait envie de coucher avec elle ? Qu’il la voit comme une expérience qui a mal tourné, oui, qu’il s’y attache et la voit comme une sorte d’animal ou même comme en quelque sorte sa fille, ok, mais sa réaction n’a aucun sens, sort de nul part, et c’est répugnant.
Et puis là on fait n’importe quoi, la résurrection en changeant de sexe en quelques minutes alors que la créature a toujours évolué dans le même sens depuis le début, le viol (putain j’ai cru que j’allais gerber, qui s’est dit que c’était une bonne idée et que c’était pertinent en plus ?) avec le monstre qui d’un coup de met à parler et la meuf qui garde le fœtus… Outre les très nombreuses incohérences, les facilités scénaristiques trop nombreuses, s’ils savaient pas comment finir leur film il fallait peut être finir d’écrire le script avant de le produire, parce que là ils ont juste ruiné ce qui aurait pu être un bon film et traumatisé ceux qui ont eu le malheur de tomber dessus. J’aurais préféré ne pas le voir.