Splice par TheScreenAddict
Le début est prometteur : un couple de scientifiques repousse littéralement les limites de la science en parvenant à créer un être vivant totalement artificiel. Les deux premiers tiers du film, hommage amoureux à l'univers de Cronenberg et son exploration maladive des déviances organiques, nous tiennent en haleine en nous proposant de suivre la croissance du monstre, son éducation, son humanisation progressive. Les effets spéciaux sont épatants, l'intrigue bien rythmée, l'atmosphère délicieusement morbide, la créature créée par le personnage d'Adrien Brody fascinante... Enfin un bon film de monstre se dit-on !
Jusqu'au finale. Jusqu'à la stupidité d'une conclusion bâclée, malhonnête, qui se vautre dans le grotesque le plus infâme. Le rythme s'emballe, la psychologie des personnages se brise, la mise en scène jusque là hypnotique fait muter l'intrigue en une vulgaire séquence de survival face à un monstre devenu incontrôlable. Hystérique, accumulant une somme de clichés écœurante, adoptant un académisme formel en rupture totale avec les audaces des premières séquences, Splice se dégonfle comme un ballon de baudruche subitement crevé. L'écart est si grand qu'il en devient choquant, jusqu'à un twist minable, digne des pires nanars horrifiques. Quel dommage ! Quel gâchis ! Manque de temps ? De moyens ? Pression de producteurs effrayés par la trop grande virtuosité des premières images au point d'imposer un finale ridicule et facile, par peur de perdre des entrées ? Mais que s'est-il passé pour que le nouveau Natali aboutisse à une telle anomalie génétique ?