Pour réaliser un banana split, il vous faut :
- Une banane
- De la glace à la vanille
- De la glace au chocolat
- De la glace à la fraise
- De la chantilly
- Du chocolat fondu.
Pour réaliser un film d’angoisse, il vous faut :
- Un enlèvement, ET/OU
- De la séquestration, ET/OU
- Des victimes, exemple : trois adolescentes sans personnalité, dont le destin est tout tracé, ET/OU
- Un taré, voire plusieurs, ET/OU
- De la violence physique et sexuelle sur des enfants, ET/OU
- De la bestialité, ET/OU
- Du cannibalisme, ET/OU
- Un meurtre, voire plusieurs.
Le réalisateur de Split, on ne la lui fait pas, il la connaît la recette ! D’ailleurs, il est tellement gourmand qu’il a décidé de mettre TOUS les ingrédients sans exception, parce que pourquoi se priver ?
Moi dans la salle, j’ai eu l’impression d’aller à un dîner chez un copain. Ce soir, il a décidé de mettre les petits plats dans les grands et de faire ça bien. Du coup, il a utilisé un exhausteur de goût (James McAvoy) dans l’entrée, le plat et le dessert. Ça marche plutôt bien d’ailleurs, parce que du James McAvoy c’est toujours bon et ça se décline dans toutes les saveurs.
Pas de pot, les autres ingrédients sont un peu fadasses : une psy très perchée avec une pointe de stupidité, trois adolescentes aux grands yeux vides sur leur lit de séquestrées qu’on s’empressera d’embrocher pour mieux les laisser sur le bord de l’assiette.
On sent que le copain, il fait tout pour nous surprendre, alors on s’efforce de l’être, mais la sauce ne prend pas vraiment. Au milieu du dessert (le fameux banana split), vous commencez un peu à fatiguer de la fourchette, légèrement écœurée.
Alors, pour vous redonner du courage, le Chef balance qu’il a mis un ingrédient secret dont lui seul a le secret. Là, vous commencez à vous inquiéter, car le type a tendance à glisser du fantastique dans tout et n’importe quoi, comme un vegan hard-core glisserait des vers de farine dans un risotto de boulgour ni vu ni connu.
Maintenant, vous pouvez imaginer ma tête quand j’apprends qu’effectivement il y a des cloportes/du fantastique dans la sauce chocolat dont je me serais bien passé.
D’autant que j’avais déjà la cuillère dans la bouche.
Sur ce, je vous souhaite une bonne dégustation.