La vache! Bon sang de bois! P.... de m..... ! si vous me passez les pointillés!
Ca c'est une sacrée claque!
Dire que ce film est bon est au dessous de la vérité.
J'aime bien M. Night Shyamalan, c'est un réalisateur que j'apprécie pour sa filmographie variée (si si) et son oeil personnel.
Tout n'est pas parfait (After Earth aaaaah!) et je n'ai pas encore tout vu mais, il est dans mes préférés de la période moderne.
J'ai tardé à voir Split parce que, au contraire, je n'aime pas James McAvoy. Je n'ai rien contre lui personnellement, je ne le connais pas, mais je n'ai réellement aimé aucun film où il apparait et je dois dire que je n'ai jamais remarqué un talent hors norme chez lui.
Eh bien on peut dire que le monsieur me fait ici revenir illico presto sur mes opinions passées et à coup de pied dans le derrière si je puis me permettre.
Car si le film est une claque, la prestation de McAvoy est un coup de poing au plexus qui met KO.
Shyamalan nous raconte ici l'histoire de Kevin, un homme maltraité étant enfant et qui a développé 22 autres personnalités pour se protéger.
Parmi ces personnalités, il y a Denis, germophobe maniaque qui aime voir danser de très jeunes filles nues (yeurk) et Patricia, femme d'âge mûr à la voix douce, manipulatrice et castratrice (elle me fait penser à la mère dans Psychose) qui ont pris le contrôle de Kevin et enlèvent 3 adolescentes "impures" pour les sacrifier à la "Bête"
24ème personnalité sur le point d'émerger.
L'autre personnage principal que nous rencontrons est la psychiatre de Kevin, fascinée par ses multiples personnalités et qui tente de faire admettre au monde médical la réalité de sa pathologie.
Elle ne se laisse pas berner par Denis qui tente de se faire passer pour l'extraverti Barry.
Ce qu'elle ne voit pas venir c'est la 24ème personnalité.
3ème personnage principal, la jeune Casey interprétée par Anya Taylor Joy de façon brillante. Si les 2 autres sont interchangeables et lambda, il est clair que Casey est particulière. Son comportement est aussi glaçant que celui de Kevin/Denis/Hedwig/Patricia. De déroutants flashbacks soulèvent le voile sur sa personnalité pour découvrir à nouveau une réalité atroce.
Casey est une potentielle Kevin
Shyamalan utilise ici un style épuré jouant sur les parallèles et les miroirs. Dans un décors minimal et craspec qui donne toute son ambiance claustrophobe au film, il travaille ses cadres avec le même soin que d'habitude, comme Hitchcock (oui, j'ose).
Ce n'est pas un film heureux comme peuvent l'être malgré tout "Sixième Sens" ou "Signes". Shyamalan explore le côté obscur de la psyché humaine et du fantastique.
Là où le petit garçon de "Sixième Sens" souffre, il a une mère qui l'aime inconditionnellement et Cole parviendra à survivre à son don et à le faire sien. Ici, le petit garçon est maltraité au point qu'il brise son esprit pour se protéger et son don, on peut considérer cette capacité à compartimenter comme un don, va faire de lui un monstre.
Shyamalan reste dans le réel pour faire surgir le fantastique au moment opportun. Sur les bases de recherches concrètes sur les désordres de la personnalité, il construit un personnage impossible.
Je préfère vous prévenir, ici, pas de twist, pas de retournement, mais une montée en puissance qui se fait inéluctable et une vérité terrifiante qui une fois qu'elle a vu le jour ne peut être ignorée.
L'apparition de Dunn en fin de film est plus une confirmation de l'aspect fantastique à mon sens qu'un twist
En effet, Shyamalan est sensé être le "maître du twist", c'est une réputation uniquement fondée sur Sixième Sens et qui est très injuste parce que quand il n'en fait pas on le lui reproche.
Tous les indices sont là depuis le début, il suffit de savoir les voir mais Shyamalan est un orfèvre en la matière et détourne les soupçons et surtout détourne le spectateur de ce qui est important et de ce qui ne l'est pas.
Les 3 jeunes actrices sont excellentes et comme je l'ai dit, McAvoy atteint un niveau de jeu qui m'a vraiment impressionnée. Il en faut beaucoup pour m'impressionner, tout en me mettant tellement mal à l'aise qu'il a fallu que je fasse des pauses.
A voir absolument.