Un destin faussement original
17ème Festival du Court-Métrage de Fréjus, sélection Hermès, Film 4
[Courts-métrages, donc courtes critiques]
Le principe de Split Time est de nous étonner par sa réalisation-miroir particulière qui met en scène à l'écran un homme (à droite) et une femme (à gauche) par un écran séparé verticalement. Le hic, c'est que au-delà des apparences d'originalité dans la réalisation, c'est un procédé qui fut déjà utilisé plusieurs fois, que ce soit à l'écran ou dans des jeux-vidéo. Sur ce plan-là, rien de novateur, et donc aucun point bonus. Quant à l'histoire, c'est gentillet, mais tellement gros que l'on touche plus au conte de fée du rêve dans un rêve qu'à une situation plausible. Ils sont chacun le miroir de l'autre, effectuent pratiquement les mêmes gestes, lèvent la tête au même moment, ont les mêmes goûts, travaillent au même endroit, et finissent exactement à la même heure, franchissant la port du bureau au même instant, à la seconde près.
Comme si l'amour nécessitait une entente parfaite... quel ennui ce serait ! En revanche, le principe qui fait qu'ils communiquent par le net, s'apprécient mutuellement, et se "connaissent" très bien, sans toutefois savoir qu'ils se côtoient chaque jour, dans le métro pour aller au travail ou encore au bureau, est plutôt intéressant. Peut-être un message valeureux pour faire comprendre aux gens de plus s'intéresser aux personnes qui nous entourent qu'à notre écran. Mais cette similitude exagérée des comportements des deux protagonistes est seulement distrayante, rien de plus. Sous des airs d'originalité, il n'en ressort qu'un propos de déjà-vu, sympathique mais loin d'être exaltant. Mignon, mais finalement sans trop d'imagination.