La combustion humaine spontanée est une chose qui me fascine depuis mon adolescence. Quoi de plus incroyable qu’un être humain prend soudainement feu par lui-même. Certains témoignages disent que nous avons déjà retrouvé des personnes totalement calcinées, ne restant que quelques fragments d’os, mais que les meubles autour de la victime n’ont pratiquement aucun dommage. Ce phénomène méconnu reste encore inexpliqué puisqu’il n’existe que quelques cas dont on a résolu à cette conclusion. Il est d’autant plus fascinant de constater sa rareté au cinéma d’horreur, puisque je n’ai discerné qu’un film dont il en faisait mention comme sujet principal. Le film "Combustion spontanée" semble être passé inaperçu, et comme le phénomène lui-même, pratiquement aucun témoin ne l’a vu.
Le film commence en 1955, où un couple est cobaye pour tester les abris nucléaires afin de vérifier leurs efficacités. Le couple survit donc à l’explosion d’une bombe atomique et est maintenant considéré comme première famille nucléaire. Quelques semaines plus tard, le couple donne naissance à un enfant. Par contre, quelque minutes après l’accouchement, les deux parents prennent feu automatiquement. Un chercheur en vient à la conclusion que c’est des cas de combustions humaines spontanées. Une trentaine d’années plus tard, Sam (Brad Dourif) prendra connaissance que certains de ses amis et connaissances commencent à être victimes de mort par brûlure. Il réalisera à son tour que lui aussi est atteint de symptômes similaires et qu’il est en plus la cause de toutes ces morts tragiques. Sam devra chercher dans son passé afin de connaître les raisons de son pouvoir.
Attention : Jeux de mots de "feu" dans cette critique!!!!
Quelle fut ma chance de tomber par hasard sur la VHS de "Combustion spontanée" lors d’une visite hebdomadaire de mon marché aux puces préféré. J’ai donc ouvert mon porte-feuille et j’ai flambé 1$ pour pouvoir l’ajouter à ma collection personnelle. (Première jeu de mot de faite. J’t’en feu! Ouhhh. Deuxième!!!)
Croyez-le ou non, mais le film n’aurait pas vu le jour sans Tobe Hooper, réalisateur et scénariste du film. Hooper est probablement l’un des réalisateurs les plus traitres du cinéma d’horreur. Il a engendré plusieurs bons coups ("Massacre à la Tronçonneuse", "La Vengeance des fantômes") comme les plus mauvais ("La Machine infernale", "Nuits de terreur"). Bref, pour chacun de ses films, on prend d’énormes risques de tomber sur quelque chose de brulant! Pas touche!!!! Avec "Combustion spontanée", je vous informe de ne pas prendre de risque et de garder vos gants à four proche de vous, au cas où! Le sujet du film est certes intéressant, mais Tobe Hooper utilise une voie qui s’éloigne un peu du concept naturel du phénomène paranormal. Sam étant le déclencheur des combustions spontanées des autres personnages du film, il est donc la cause de ce phénomène. L’idée n’est pas déplaisante pour autant puisque cela donne un intérêt à regarder le film et même une certaine intrigue. En fait, Hooper a réussi à ficeler une histoire qui a du sens du début à la fin. Commencer le film dans les années 50, lors des essais des bombes atomiques, est une excellente initiative de départ et donne une certaine logique pour expliquer ce phénomène fantastique. Le film détient un bon rythme avec plusieurs séquences électrisantes qui soulèvent la tension. En fait, il y a seulement la dernière scène du film qui fait un peu cul-cul à mon goût, mais rien pour consumer l’entièreté du long-métrage.
On connait plus précisément Brad Dourif comme étant celui qui prête sa voix à Chucky, la poupée meurtrière de la saga "Jeu d'enfant". Mais dans ces films, il n’y a que sa voix qui compte. Par contre, dans "Combustion spontanée", nous avons également droit à son corps tout entier. Brad Dourif brûle littéralement à l’écran. Rares sont les films où cette icône du cinéma d’horreur fait figure de personnage principal. Il se dévoue corps et âme à son art mettant tous les autres acteurs du film sous la moyenne. Son personnage, Sam, aura beaucoup d’épreuves à traverser. Tel un Hulk radioactif, Sam découvrira son pouvoir qu’il ne pourra contrôler, celui de brûler les autres par sa volonté, ainsi que lui-même par la même occasion. En fait, tout le long du film, Sam souffrira de ses autobrûlures. C’est donc durant tout le film que Brad Dourif doit faire valoir son talent, et il le fait à merveille. Sa prestation est excellente et joue très bien son personnage tourmenté dont ses actions le mèneront à la folie. Contrairement à lui, l’actrice Cynthia Bain ("Le démon d'Halloween") est vraiment exécrable dans son rôle de petite amie de Sam. Son talent est parti en fumée, ne laissant qu’une actrice vide de réalisme. En fait, je dirais que c’est grâce au chaleureux Brad Dourif que le long-métrage demeure dans une qualité honnête.
Ma principale attente lorsque j’ai su que ce film existait, c’était de voir comment Tope Hooper allait procéder pour nous montrer ses combustions humaines spontanées devant la caméra. En réalité, je suis surpris de voir que les effets sont plutôt réussis, si on tient en compte de l’époque et des moyens financiers du réalisateur. Stephen Brooks fait un bon travail de son côté. Les effets spéciaux sont trompeurs même si l'on devine quelques fois le procédé utilisé. Mais au moins, on a droit à de vrais effets de flammes. Bref, si le fait de voir des gens en feu vous attise, ce film est fait pour vous. Le maquillage est également un point positif du film. La transformation physique de Brad Dourif se fera progressivement, et atteindra son apogée lors de la finale. Ma seule réelle déception, c’est que Tobe Hooper aurait pu allez plus loin dans la combustion de ses personnages. Il ne fait que les carboniser. On ne retrouve jamais un personnage en cendre, comme dans les vrais phénomènes dont j’ai pris connaissance.
"Combustion spontanée" n’est pas comme je m’entendais. Par contre, Tobe Hooper a su quand même exploiter l’idée de ce phénomène mystérieux d’une manière charmante et horrifique, et je n’aurais pas espéré mieux pour ce réalisateur déchu. Afin de vous expliquer mieux ma position face au film, laissez-moi vous la montrer d’un autre point de vue. Si j’avais vu ce film étant enfant, j’aurais sans doute été traumatisé par les scènes effrayantes d’autocombustion. J’aurais considéré ce film comme culte incontournable. Par contre, j’ai vu ce film avec mes yeux de grand, donc... beaucoup moins impressionnables. Avec "Combustion spontanée", Tobe Hooper signe une oeuvre relativement bien dans sa filmographie montagne russe.