Le 88ème Oscar du meilleur film a été attribué en 2016 à ce film. Depuis le début de cette décennie, les Oscar se sont peu ou pas trompés au moment d'attribuer cette récompense et avec "Spotlight", l'Academy continue sur cette lancée.
"Spotlight" est une claque. Un de ces films qui vous prend pendant 2 heures, qui vous scotche à votre siège et qui vous assène le message qu'il a envie de vous faire passer et vous l'écoutez, attentivement.
J'ai donc suivi avec passion l'enquête de ce groupe de journalistes d'investigation du Boston Globe concernant des affaires de pédophilie au sein de l'archidiocèse de Boston. Et le film prend une toute autre dimension lorsque l'on sait qu'il est adapté de faits réels et que l'enquête en question a été récompensée du prix Pulitzer en 2003.
Tom McCarthy qui a réalisé et coécrit le scénario a fait un travail de qualité. Grâce à lui, le film est sobre (pas de détails scabreux, pas de romance à outrance, pas de bons sentiments) sans être ennuyeux (grâce à un rythme relativement soutenu et des acteurs plein d'intensité).
McCarthy a fait le choix avec son directeur de la photographie de filmer avec des nuances de blanc et de gris. A mon sens, cela accentue ce sentiment de sobriété qui me semble volontaire de la part du réalisateur.
Le voilà donc qui filme cette histoire vraie et pour cela, il est aidé par des acteurs qui embrassent pleinement leur rôle et qui se fondent derrière des personnages de monsieur tout-le-monde avec des aspects de caractère dominant : par exemple, Mark Ruffalo hérite d'un personnage dynamique mais bourreau de travail et à cheval sur certaines valeurs, Rachel McAdams a, elle, un personnage assez doux, Liev Schreiber est un patron calme et peu charismatique, etc ...
Le point fort ici, c'est que l'on n'a pas d'un côté les gentils journalistes et de l'autre les salauds de prêtres : les journalistes ont eux aussi une part de responsabilité puisqu'ils ont
refusé quelques années auparavant de publier l'histoire alors qu'ils avaient déjà beaucoup d'éléments en leur possession
.
Le film n'est donc pas manichéen et c'est ce qui m'a plu.
J'ai donc plongé avec grand intérêt dans cette enquête qui confronte les milieux journalistiques, juridiques, politiques et religieux pour en faire émerger une sorte de justice un peu bancale mais qui existe. C'est beau.