Spotlight, le film qui raconte l'histoire des journalistes qui ont prouvé à la face du monde l’abus sexuels de certains catholiques de haut rang sur de très jeunes enfants. Le film a le mérite d'exister juste pour transmettre cette folle histoire au plus grand public. L'histoire est incroyable, le film tient son propos jusqu'au bout, il ne crache pas à la figure de l'église, mais malheureusement c'est tout.
Le film est d'une platitude visuelle rarement vu dans ce genre de film. À part quelques scènes au début du film comme la première réunion où un moment dans un taxi, le film se résume par des champs contre-champs. Je serais même très curieux de lire le découpage technique pour ça.
Bien sûr, pour un film comme ça, une mise en scène "discrète" est logique. Pas de plan séquence hallucinant au travers l'immeuble ou d'oblique en contre-plongé, ça me semble plus que logique. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut annuler ce pour quoi le cinéma existe : parler avec des images.
Mettons-nous d'accord, ce film à de bonnes intentions. Il n'a pas pour but de faire polémique, mais ça n'empêche pas de faire un peu plus de recherche visuel de champs, contre-champs, champs, contre-champs... Ce qui fait qu'on peut vite avoir la sensation de voir tout le temps la même scène. Le film n'instaure aucune ambiance, on ne sent l'approche de la victoire ou encore la peur de la chute. Le film est vraiment très neutre, ce qui donne vite l'impression de voir la même scène tout du long.
Parlons maintenant des acteurs. Personnellement, j'étais vraiment déçu. Michael Keaton en fait trop, il se la joue vraiment acteur à oscar et ça peut devenir dérangeant. On dirait qu'il se donne plein de petits tics, de mimiques et ça pourrait être bien, mais ce n'est pas tout le temps approprier. Parfois il en fait vraiment trop. Contrairement à Mark Ruffalo pour qui il faut faire quelque chose. Ce type est incroyable. Ses yeux transmettent toutes les émotions nécessaires et de Zodiac à Spotlight en passant par Foxcatcher, on dirait qu'il change de squelette (oui, je n'ai pas d'autre mot). Le reste du casting est Bon sans être exceptionnel, ce qui est dommage.
Certaines scènes sont vraiment réussies. Je pense à celle du taxi, que j'ai déjà citée.
Mark Ruffalo a découvert des preuves et les explique à ses amis pendant qu'il est dans le taxi qui l'amène au bureau. Au fur et à mensure, l'angle s'élargit et montre de plus en plus la ville de Boston. On imagine très bien tout ce que cette enquête va avoir comme impact sur les habitants de la ville grâce à ce simple enchaînement de plan
Mais ça me donne la désagréable impression que le réalisateur était présent lors du tournage de deux voir trois scènes et c'est tout. Sinon, je vois juste une caméra qui montre les acteurs réciter leurs textes.
Finalement, ce film représente bien ce qu'on appelle le théâtre filmé. On peut très bien prendre du plaisir en regardant ce film, voir en être touché, seulement, derrière la caméra il n'y a personne. La force du théâtre, c'est les dialogues, et c'est uniquement là-dessus (et sur son histoire) que repose le film.