Spring Breakers par Julien Camblan

Je ne sais pas tout à fait quoi penser de Spring Breakers.

J’ai adoré sa photo complètement acidulée, transpercée de morceaux de tissus fluos et sautillants, son culot, celui de ses interprètes, prêtes à risquer leur pop-credibility en acceptant un rôle aux antipodes de là où on s’attend à les trouver... James Franco, plus dégoulinant de talent à chaque apparition dans son rôle de loser gangsta peureux et nombriliste, et bien sûr la bande originale, toujours au service de la mise en scène, parfois plus que l’image ou les dialogues.

J’ai aimé son montage déstructuré, hallucinatoire, cette sensation d’être secoué au milieu des souvenirs confus d’une bande de filles paumées et à côté de leurs pompes. Mention spéciale à cette scène et à ce dialogue qui se répètent avant la pétarade finale, vraie bonne idée, ou à cette autre drôle de tâche sur la pellicule, quand Skrillex se met en retrait et laisse le micro à ces allumés qui chantent Britney.

Mais à côté de ça, il y a ce rythme qui a rappelé à ma mémoire les heures sombres de mon visionnage de Drive, ces longues scènes contemplatives et silencieuses, celles-là qui font passer une heure trente pour trois fois plus. Dans un autre contexte, pourquoi pas, mais je m’attendais à un spring break sous acide, pas sous calmant.

Long, beaucoup trop long.

Résultat, je suis partagé entre le plaisir jubilatoire de cette fable trash et la terrible déception de son rythme ô combien trop refnien.