Le Spring Break comme vous ne l'avez jamais vu...
Tout le monde connaît le Spring Break, cette semaine déjantée post partiels aux Etats-Unis et plus particulièrement en Floride, où tous les étudiants américains se réunissent pour faire la fête sans aucune limite. Néanmoins connaissez-vous vraiment l’envers du décor ? C’est ce qu’a tenté de nous montrer ici Harmony Korine, le réalisateur de ce drame aussi sombre que dérangeant, en nous accompagnant dans les bas fonds de cet événement si particulier…
L’histoire commence dans une petite université américaine absolument vide en période de Spring Break. Quatre copines, Candy (Vanessa Hudgens), Faith (Selena Gomez), Brit (Ashley Benson) et Cotty (Rachel Korine, l’épouse du réalisateur) décident de vivre elles aussi leur Spring Break. Mais avec quel argent ? Avec leurs maigres économies issues de leurs petits boulots ? C’est alors qu’un soir l’une d’entre elle décide de tenter le tout pour le tout et de braquer un fast food (ce qui en soit n’est pas le coup du siècle). Le braquage se déroule sans encombre et voilà nos quatre amies en route vers une semaine qui changera très certainement le cours de leur vie.
En effet, une fois au Spring Break, les soirées s’enchainent, jusqu’à ce que la police débarque dans l’une d’entre elles et arrête tous les fêtards pour détention de drogue notamment. Une comparution immédiate est engagée au tribunal et les filles sont condamnées à quelques jours de détention. Néanmoins c’est sans compter sur Alien (James Franco), un malfrat local dont elles ignorent tout, qui touché par leur situation va leur payer la caution de sortie et les prendre sous son aile. Mais quelles en seront les conséquences ?
Ce film marque très certainement l’une des plus grosses surprises de la rentrée 2013. En effet, au début je m’attendais à un nième teen movie à la Project X, mais déjà la bande annonce semblait indiquer le contraire. Les scènes d’orgies et de fêtes débridées laissent très vite place à une nouvelle histoire sous fond de règlement de comptes entre dealers. Il s’agit ici pratiquement d’un film de genre qui s’écarte très vite du contexte.
Beaucoup de critiques comparent ce film sur la forme à Drive (de Nicolas Winding Refn), ce qui en soit est très juste. Beaucoup de personnes sont allées voir Drive en croyant aller voir un film de bagnoles et se sont pris une vraie claque devant un drame romantique. Attention néanmoins, ne comptez par sur moi pour dire que Spring Breakers est aussi bon que Drive…
De plus ce film est assez intéressant dans la mesure où il montre la quasi mystification du Spring Break et la démesure que cet événement, au final assez sordide, représente. Nos 4 copines sont prêtes à tout pour aller à cette semaine qui va petit à petit les séparer et leur laisser un souvenir très éloigné de ce qu’elles sont venues chercher.
D’un autre côté, les personnages sont attachants et bien joués. Les anciennes actrices de Disney Chanel se mettent ici en danger dans des rôles difficiles (même si visiblement ce film reste de loin le plus commercial de Korine) et James Franco réalise ici un vrai rôle de composition. Il est vraiment génial dans ce rôle de gangsta qui vit son rêve américain.
Enfin les musiques sont signées pour la plupart Cliff Martinez (qui a composé les musiques de Drive notamment), ce qui est en soi un gage de qualité.
Donc soyez bien conscients que ce film est vite très dérangeant et souvent vulgaire, mais jamais gratuit. Ce n’est pas une comédie à la American Pie du tout, même si le sex, la drogue et l’alcool sont bien présents dans bon nombre de scènes.
Vous l’aurez donc compris, si vous voulez vous divertir sans pour autant laisser votre cerveau à la maison, ce film est fait pour vous. Après ce n’est pas un chef d’œuvre non plus, mais un film à voir.
VINCE
