Everytime I try to fly I fall without my wings
Le jour de sa sortie au cinéma, je suis allée voir le nouveau film du réalisateur/scénariste Harmony Korine : le tant attendu "Spring Breakers". J'avais au départ beaucoup de préjugés sur ce film en pensant que cela serait un nouveau "Projet X" (que je n'ai d'ailleurs jamais vu) mais après avoir lu qu'Harmony Korine était aux commandes, mon avis a un peu changé.
Harmony Korine est le scénariste de "Kids", un film choc sorti en 1995 qui a notamment lancé Chloé Sevigny et qui nous montrait la dure réalité de la jeunesse américaine white trash à base d'alcool, de drogues, de sexe, de viols et de sida. Je suis donc allée voir "Spring Breakers" dans l'optique d'y voir cette même jeunesse paumée version 2.0.
Le film débute sur la chanson la plus connue de Skrillex, très mauvais point car mis à part les moins de 15 ans, qui écoute encore Skrillex ? Trois minutes de seins, d'alcool, de fesses, de fiesta sur une plage ... Cela démarre mal ! Mais peu à peu on rentre dans le vif du sujet en découvrant les quatre personnages féminins principaux du film. Honnêtement, le fait de voir au casting les actrices Disney Selena Gomez et Vanessa Hudgens et l'actrice de "Pretty Little Liars" Ashley Benson m'a encore plus donné envie de voir ce film. Il faut savoir que je suis une grande adepte de la pop culture, et même de la teen pop culture malgré mes 22 ans.
Je savais que ces actrices voulaient quitter leur image de petite fille sage grâce à ce film, elles y arrivent toutes sauf Selena Gomez qui reste dans le film la jeune ingénue chrétienne qui se rend compte du bien et du mal et pour qui le spring break prendra fin assez rapidement mais qui se révèle être la plus touchante. Les autres on peut le dire jouent les sluts à outrance et en rajoutent énormément mais j'ai trouvé cette bande attachante.
Je ne me suis pas retrouvée dans ces filles qui sont obligées de commettre un délit pour réunir assez d'argent pour partir en vacances mais j'ai aimé leur fougue et leur passion. C'est une bande de copines qui s'ennuient, qui boivent sur un parking et qui reprennent en choeur "Hit me baby one more time" de Britney Spears comme le fait n'importe quelle bande de copines.
Il ne faut pas voir ce film comme une démonstration de fêtes, d'éclate, de baise, etc. malgré les apparences. Harmony Korine a voulu nous montrer comment la jeunesse paumée américaine s'évade et se perd. Le film peut être jugé vide d'histoire et de scénario mais je le vois exactement de la même façon qu'un film de Sofia Coppola qui aime filmer les filles perdues et leur ennui.
Par contre, je juge inutiles les histoires de gangster, de trafic de drogues et de meurtres. J'ai trouvé le personnage de James Franco grimmé en Sean Paul gangsta inintéressant même s'il était un peu la caution comique du film. Toutefois, je retiens principalement une scène magistrale sous l'air de la musique "Everytime" de Britney Spears qui m'a totalement envoûtée et transportée.
Le film n'est pas si trash que le laisse transparaître la bande annonce, par exemple la phobique du vomi que je suis a été ravie de ne voir aucun vomi dans le film et je n'ai pas été choquée par le film alors que j'étais tout de même un peu chamboulée après "Kids". Mise à part une fin un peu trop incroyable, "Spring Breakers" a réussi à me convaincre. Ce n'est pas le film qui définirait ma génération mais à travers ce film, on voit à quel point des jeunes peuvent tout faire voler en éclat en pensant uniquement à l'instant présent.