Attention : critique schizophrène 100 % spoiler. C'est dit.
- C'est de qui le scénario ?
- Parce qu'il y avait un scénario ?
- Oh tu charries, y avait quand même une meuf bonne !
- Ouais : une meuf bonne, deux average et une moche . On a vu mieux comme ratio. Et puis l'acteur-dealer principal est pathétique.
- Ah, c'était un acteur ?
- Il parait que c'était James Franco, donc ouais...
- Ah merde, je l'avais pas reconnu. Tant mieux pour lui tu me diras !
- Et je ne te parle pas des dialogues qui soit disant n'ont pas été écrits afin de donner plus de liberté aux acteurs : c'était pas forcément une bonne idée.
- Oh regarde, y a un délire à la Drive sous ecstasy ! C'est joli ce plan avec tous ces jeux de lumières !
- Sinon, t'as remarqué que chaque phrase est répétée par chaque acteur quinze fois, jusqu'au supplice ? Sinon, t'as remarqué que chaque phrase est répétée par chaque acteur quinze fois, jusqu'au supplice ? Sinon, t'as remarqué que chaque phrase est répétée par chaque acteur quinze fois, jusqu'au supplice ?
- Euh oui oui, j'ai remarqué. Tu captes mal je crois, y a de l'écho...
- Nan mais même Raphaël Mezrahi passerait pour un amateur à côté de Harmony Korine : "Tout va bien. Oui maman. Désolé de ne pas avoir appeler avant. Je suis bien. Tout va bien. On est bien. C'est un rêve. Tout va bien. Springbreak. Ca devrait durer pour toujours. On est bien. C'est le paradis. Tout va bien. Oui maman. Je suis bien... Springbreak. Springbreak. Sprinbreak."
- Merci de m'avoir épargné 90% du contenu de la réplique, je n'aurais pas forcément tenu sinon. Surtout avec tous ces "Springbreak" susurrés...
- Tu vois, c'est là qu'on réalise qu'un film, c'est pas comme un morceau de Rap US. Ce genre de bullshit, même en anglais, ça passe mal au ciné.
- Faudrait faire une thèse là-dessus, pour comprendre ce qui peut mieux passer en anglais qu'en français, et ce pour quoi c'est peine perdue !
- Eh, c'est pas le même plan qu'on a déjà vu douze fois là, avec les mêmes jeux de lumières ?
- Non non, tout à l'heure il était de face le mec, là il est de dos !
- De dos ou pas, c'est quand même la même réplique improvisée que tout à l'heure nan ?
- Ouais, et puis c'est aussi la même que celle d'avant. Et que celle d'encore avant en fait...
- Le pire c'est que les putes... euh actrices pardon... donc les actrices, chacune leur tour, nous servent le même one woman show.
- Pourtant y avait pas besoin de ça, le scénario était déjà bien rempli !
- On n'avait dit pas de vanne...
- Pardon. Je peux en rajouter une ?
- Non
- Allez stp !
- Bon ok...
- Gucci Mane !
- Oh c'est facile ça. Tiens c'est pas le même plan que tout à l'heure, avec les mêmes lumières et la même réplique ?
- Non, il est de profil regarde !
- Ah ?
- Y avait des scènes bien quand même ! Quand elle lui font sucer le flingue par exemple ! Ou quand il fait pression sur la première petite brune, pour la forcer à rester et qu'on se dit :"Damn, ça a mis du temps à démarrer mais là c'est parti ! Ca va tourner dans une manipulation psychologique de grand malade, il va la faire devenir folle, la droguer, la menacer, elle va rester travailler pour lui et devenir sa pute ! Ca va être dingue !!!"
- Je me suis dit pareil ouais. Du coup je ne pensais pas qu'elle partirait en bus trois minutes après. Et qu'on ne la reverrait pas du film...
- Ca ma aussi surpris.
- Voilà.
- Hum.
- Oui.
- Ca fait quoi, deux heures trente qu'il est commencé le film ? C'est bientôt fini je pense.
- Euh, Springbreakers dure une heure trente...
- Ah ?
- Oh ! Y a quand même la scène finale qui n'est pas mal du tout, tu trouves pas ??
- Tu parles du moment où le gangster se ramène avec deux poufs dans la maison du plus gros criminel de la ville. Ils arrivent sur le ponton tranquilles, jusqu'à croiser le premier serial killer du groupe des méchants. Le gorille tire une seule balle qui passe juste entre les deux putes... euh actrices pardon, et tue le gangster sur le coup. Voilà, c'est fini pour lui, rest in peace. Ensuite, nos deux amies poursuivent leur route vers la baraque, tiennent leurs guns comme des godemichets et flinguent une douzaine de gros lascars en trente secondes avant de rentrer dans la villa...
- Et c'est là qu'elles tombent sur le futur oscarisé Gucci Mane !
- Ca va, pas deux fois non plus...
- Pardon.
- Donc tu l'as dit, elles trouvent le fameux Gucci Mane. Clou du spectacle, elles le butent pendant que deux phacochères se lèchent dans une douche à l'italienne. Puis elle reprennent leur route. Sacré scène en effet.
- C'est sûr que raconté comme ça, Springbreakers fait...
- Attends, tu sais quoi ? Le prochain mec qui me susurre "Sprinbreak..." à l'oreille, je crois que je choppe un gun et...
- Tu le tiens comme un godemichet ?
- Il parait que ça rend invincible, alors pourquoi pas ?
- "Sprinbreak... Springbreak..."
- Clic
- Gloup