Une saison en enfer
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Je n'avais aucun apriori sur ce film. Je ne connaissais même pas la distribution, aussi ai-je été plus surpris que déçu.
Déjà c'est difficile de comprendre ce film quand on est français et qu'on ne perçoit pas ce qu'est le Springbreak, uniques temps de relâche américain. Ensuite, il faut connaître le symbole que représente la Floride en tant qu'état de la fête, de la drogue... etc.
Le soucis objectif, c'est qu'un film extrême comme celui-ci doit choisir à qui il s'adresse: hors ce film est un clip, c'est à dire qu'il est fait pour impressionner le plus grands nombres. Et c'est peut être ça le plus effarant dans Springrbreakers: A qui s'adresse ce film?
Aux amateurs de fêtes extrêmes, ou à ceux qui les fantasmes? Dans ce cas pourquoi lâcher les scènes de fêtes après 30 minutes, qui permettent une bonne introduction, et une bonne utilisation du montage alternés? Le tout pour nous laisser 2/3 du film sur une guerre des gangs dont on se fout !
A ceux qui ne connaissent pas le springbreak qui vont en ressortir choquer mais béats devants un tel vide, symbole d'une jeunesse triste, en quête de sensations? C'est peut être le public que recherche Harmony Korine, et c'est peut être son message, (en tout cas celui que j'ai compris le plus): une sorte d'empathie pour ces jeunes gens: sauf qu'ils faudrait peut être nous les présenter, ces personnages en quêtes de sensations. Là on à trois copier coller et la seule exception qui n'est mêmes pas développés.
Peut être est-ce une oeuvre moralisatrice ? Mais dans ce cas pourquoi, mon dieu pourquoi ne creusent on pas les personnages?
En bref ce film est pas fini. Je déteste cette esthétique à base de spots de couleurs qui font semblant de donner du cachets à des actions qui sont banales, et la dissonance entre le choquant et l'innocence disparaît dès que Faith s'en va. Les scènes hors fêtes ne sont pas intéressantes, les dialogues "réalistes" (improvisés") ne sont même pas efficaces vu qu'on alternes dialogues écrits à l'avance et impros dans le même dialogue, comme dans un porno.
Rajoutez à cela une scène de sexe très malaisante dans la piscine, l'impression de regarder les fantasmes d'un gamin de 13 ans, le personnage insupportable de James Franco qui ne dénonce rien, et qui en plus, ne "fait" rien...
C'est avec ce film qu'on se rend compte que le subversif, le choquant, il faut déjà penser à pourquoi c'est brutal, pourquoi ça nous effraie, avant de trouver des messages et des codes. Sauf que le souci, c'est que nous regardons un clip: des images et des sons qui servent surtout à se rythmer l'un l'autres, et qu'on relie avec des bouts d'intrigues, qui transforme ce film en cadavre exquis.
Quelques points très positifs cependant:
Le montage non linéaire qui retransmet l'incertitudes des personnages est vraiment bon (même si le fait d'avoir cette forme de narration avant le départ au springrbeaks n'a aucun sens) et compréhensible, et la scène de braquage en plan séquence est vraiment impressionnante .
Les scènes qui a pour percussion un bruit de pistolet est plutôt bien trouvé (même si vide de sens).
Les quatres actrjces font vraiment de bonnes performances, car je ne pense pas que ce soit des "pouffes" comme ça dans la vraie vies, et elles ne virent jamais dans le caricatural (pas comme Franco, qui ressemble à l'idée que ce fait un jeune cadre d'un rasta blanc)
Les scènes de fêtes, alternant entre image cinéma, et caméra DV, pour montrer le point de vue brouillé et éphémère des fêtes, vraiment bonne et pas trop clipesque.
La scène de piano, pas trop mal, et qui montrent plutôt bien les amitiés survoltés de cette jeunesse surtout après les scènes d’acrosports dans le couloir qui sont une sorte de fantasmes de papy lubriques.
Les scènes de Bus pour les deux premières filles: l'espèce de retour à l'âge adulte qu'il symbolise, dû au fait qu'un bus, ça avance tout seul, le plan de la femme chauffeur, sorte de retour aux sérieux et d'illustration de l'avenir des héroïnes, vraiment brillant.
Au final c'est un film très incohérent: c'est à la fois un film clipesque, sans messages, qui veut juste rouler des mécaniques( et qui à il faut l'avouer, a une certaine gueule).
Mais je pense que ça voulait aussi être une sorte de "Peter Pan", sur le passage à l'âge adulte, sur le fait de grandir. Seulement le film empêche le spectateur de s'attacher à un autre personnage que Faith(qui se barre avant la deuxième moitié du film), vu qu'on ne sait rien des autres filles.
Il faut quand même le voir je pense. C'est un film qui est loin d'êtres banal , et surtout qui a le mérite d'être impactant pour ses quelques qualités.
Créée
le 3 juil. 2020
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