"J'reste zoom zoom zen dans ma benz benz benz..." (air connu)
Pas vu au ciné (y a pas de petites économies, me dis-je après coup), vu sur Canal très récemment (grosse connerie, un mot qui rime d'ailleurs avec économies)...
Alors de quoi ça parle (???) "Spring Breakers" ??
Il serait facile de résumer le film à un long (mais bordel que c'est long...) clip de rap "bling-bling", mais "Spring Breakers" en fait, c'est bien pire que ça. Je cherche le film sur le site d'Allociné histoire de me rafraichir la mémoire, et je suis d'abord totalement déconcerté par le nombre de critiques positives de la presse (c'est DJEUN, c'est ARTY, c'est FLASHY, donc forcément c'est trop IN)... avant d'être heureusement soulagé par les notes des spectateurs : OUF, il me reste donc encore une partie de ma santé mentale!!
C'est donc l'histoire de 4 "filles à papa" (débarquées de chez Disney - ce qui renforce leur crédibilité en tant qu'actrices, mention spéciale à l'"immense" Selena Gomez...) en bikinis fluo (de toute façon pas le choix, vu que TOUT est fluo dans le film) qui, après s'être "émancipées" en braquant une station-service - histoire de rafler la thune nécessaire au "pèlerinage" de leur rêve - s'embarquent pour la grande fête traditionnelle des étudiants aux States, j'ai nommé THE famous spring break of the year!! Au programme : sexe, drogues, boissons frelatées en tous genres...D'ailleurs on a droit qu'à ça durant plus d'une heure (le film dure 1h30... même s'il semble en durer trois), à savoir donc pour ceux qui dorment au fond près du radiateur, "sexe, drogues et..." non, pas rock & roll, mais plutôt rap bien lourdingue.
Korine n'a de toute façon que ça à filmer : THE spring break, soit des culs (magnifiques au demeurant) qui rebondissent, des beaux gosses bronzés, drogués, bourrés et donc forcément "branchés", des nichons (magnifiques au demeurant) en veux-tu en voilà, des pétasses en strings fluo sous influence de diverses substances illégales...
C'est le sujet (passionnant au demeurant) du film me direz-vous... oui mais voilà : à grands coups de ralentis, de trips fluorescents, de tics de mise en scène purement "clipesques" et de montage portnawak, le fait est qu'on a pour le coup vraiment l'impression d'être sur MTV, avec un bon mal de crâne en prime.
Korine n'a rien à dire. Histoire donc de tenter de redonner à son navet un semblant d'intérêt, il nous fait basculer dans un drame des plus "poignants" : les funky girls tombent sous la coupe du Joeystarr ricain, interprété par James Franco himself dans le plus grand rôle de sa carrière (je déconne James, pas bouger, gentil...), toutes dents en or dehors, avec tresses rasta assorties s'il vous plait. C'est qu'il a pas l'air très clair ce gars-là... Grand collectionneur de guns (et d'un tas d'autres choses totalement futiles, comme le film tient), Alien (sic) de son p'tit nom, semble au premier abord vouloir voler à la rescousse de nos donzelles, mais c'est en fait un vicelard de première, qui compte bien se servir de ces brebis égarées pour assouvir ses noirs desseins (et aussi en profiter pour jouer à touche-pipi, ça ne mange pas de pain).
Bien entendu comme il se doit, ce cher Alien ayant quelques problèmes à régler avec la faune locale, cette petite aventure va vite dégénérer, et qu'on se le dise ça va barder!!
Et quand ça part vraiment en vrille, vous pensez bien que Korine ne se gène pas pour enfoncer le clou - le tout toujours au ralentit (soupirs...) : guns qui brillent de mille feux, villas de luxe, bagnoles customisées vrombissantes, pouffes sous coke, des mecs (des macs plutôt ??), des vrais tatoués ("chemises ouvertes chaines en or"), se la jouant Tony Montana, tout y passe. Mêmes nos "choupettes made in Disney" s'essayent au maniement des armes - mieux vaut tard que jamais, ça leur aurait permis de braquer une banque plutôt qu'une vulgaire station service si elles avaient appris à s'en servir plus tôt.
Autant dire qu'à ce moment du film, pour ceux qui ont eu le courage de rester, on est proprement essorés, rincés par ce clip interminable, son scénario débile et la direction d'acteurs inexistante.
Car même en s'en tenant à une stricte analyse cinématographique (laissant donc pour ma part de côté ma forte aversion pour cette culture bling bling de l'esbrouffe), on obtiendra de toute façon toujours le même résultat : "Spring Breakers" est une immonde purge qui fait mal aux yeux... et surtout aux neurones.