Un Saint entre quatre seins
Trois raisons m'ont poussé à voir ce film : Bill, Naomi et Melissa. Bill parce qu'on ne le présente plus ; Naomi parce que j'étais fou d'elle autrefois ; Melissa parce que cette actrice attise ma curiosité de par sa réussite malgré un physique pas vraiment hollywoodien.
L'histoire est plaisante. Mais foutrement décousue. C'en devient agaçant, toutes ces sous-intrigues regroupées de force, ces personnages qui finissent par s'évaporer en milieu de récit parce que les auteurs n'en avaient pas grande utilité en fait, ces moments 'happy' bien trop nombreux qui ne racontent rien, une incertitude quant au point de vue (qui suit-on au final, le vieux grognon ou la petite tête à claque?), des objectifs principaux un peu flous (on devine que les deux personnages principaux vont devenir amis, mais ça manque d'un quête à long terme). C'est moche parce qu'on ressent ces petits couacs régulièrement et ça gâche le plaisir que certaines scènes procurent. Parce que "St. Vincent" n'est pas complètement mauvais dans le scénario, on y trouve des conflits intéressants, autant que les personnages et leurs rapports entre eux. Le spectateur passe du rire aux larmes car les auteurs savent où appuyer pour provoquer telle ou telle émotion.
Niveau mise en scène, c'est pareil : on y trouve de bonnes idées scéniques, un découpage souvent simple, des angles de vue qui mettent bien en valeur les personnages ou l'action, mais aussi quelques facilités de montage lors des moments musicaux ; je trouve aussi que, si la musique est sympa, elle est souvent très mal amenée, un peu comme dans "Flight" de Zemeckis où on enchaîne les tubes sans réelle cohérence ni préparation. Les acteurs sont très bons. Murray fait son Murray durant la première moitié du film, puis fait sa course à l'oscar dans la seconde moitié (et son jeu est réellement bon... mais je ne dévoilerai pas de quoi il s'agit) ; Watts est très drôle dans le rôle de cette femme de la nuit, je ne l'attendais pas là-dedans non plus (elle est réellement dotée d'un sens comique, chose rarement exploitée dans sa carrière surtout peuplée de drames et de thrillers) ; McCarthy est sobre, émouvante, touchante, elle n'en fait pas des caisses, c'est d'ailleurs dommage que son personnage disparaisse du film car elle permettait un contre-point intéressant par rapport aux autres qui sont tous un peu fous ; et puis ce gosse, avec sa tête d'autiste, est assez sympathique.
Bref, une comédie un peu brouillonne mais qui reste plaisante à voir. Je m'attendais à bien pire que ça.