Il est vrai qu'au premier abord, Stag Night a tout du nanard d'horreur : des personnages stéréotypés, une réalisation presque bâclée, un jeu pas toujours juste et, quand on le regarde en VF, un doublage des plus dégueulasse.
Mais son charme est ailleurs. Il réside dans son scénario qui, lui, pour le coup, tient la route et réserve même quelques surprises.
Il ne m'est pas possible de poursuivre cette critique sans spoiler. Pour ceux, donc, qui ne l'ont pas encore vu, ne poursuivez pas.
Il est déjà intéressant de donner une vie aux souterrains de métro la nuit. Mais il est encore plus intéressant, si ce n'est même audacieux de leur en prêter une qui réponde à un véritable fait de société dans les grandes métropoles américaines : la disparition inexpliquée de milliers de personnes pourtant bien établies dans leur vie.
Répondant à ce mystère, Stag Night plante le décors de son film d'horreur que l'on ne peut alors qualifier que d'efficace. L'action se déroule entre scènes légèrement dégueulasses, courses poursuites douloureuses, jeux de cache-cache angoissants pour finir sur une scène de fin violente et inattendue qui, habilement, nous remet droit dans l'angle du fait de société duquel le film est parti. Ces disparitions sont inexpliquées, et l'histoire à laquelle nous venons d'assister ne changera rien à cela. En ce sens, nous n'avons pas été spectateur d'une aventure dont l'un des personnages serait le héro : nous avons été le témoin d'une nuit comme les autres dans le métro new-yorkais. Et, pour un film sans prétention, mal monté et par toujours bien joué, c'est un tour de force élégant qui mérite que le film reçoive la moyenne.