Alors que le genre vampirique est déjà saturé depuis un bon milliard de lunes, voilà qu'on nous le mélange avec le post-apo, genre tournant tout autant en rond depuis bien longtemps. Un mélange de "La route" et de "Near dark", rappelant fortement l'excellent "Infectés" dans ses atours de road-movie désenchanté.
Handicapé par un budget manifestement insuffisant pour retranscrire la vision des deux scénaristes (le metteur en scène et un des acteurs principaux) et frôlant plus d'une fois le ridicule quand il veut se la jouer "Blade", "Stake Land", malgré ses énormes défauts et une tendance agaçante à vouloir étirer le récit plus que de raison, emporte toute fois l'adhésion, grâce à une évidente sincérité et au spleen qui se dégage de l'ensemble.
Peu d'espoir dans cette balade sauvage au coeur d'une nation en état de décomposition avancée, ou si peu, mais un besoin incontrôlable de survivre, de voir à quoi ressemblera le lendemain. Le film de Jim Mickle, visuellement travaillé, ressemble à une sorte de western vampirique, puant le sang et la poussière, violent et mélancolique, compensant un manque total d'originalité par une ambiance hypnotique et par des personnages crédibles, incarnés par des comédiens impeccables. Une petite bande imparfaite qui aurait tout de même mérité une sortie en salles.