Jim Mickle avait réalisé il y a quelques années un tout petit film nommé Mulberry Street fait sans moyens, éclairé à la lampe torche et très mal filmé, mais qui possédait un petit scénario plutôt bien écrit et parfois touchant.
Et ce deuxième film, au budget un petit peu plus élevé, m'a été hautement sympathique.
Le postulat est plutôt classique et s'approcherait d'une version série B de l'excellent La Route de Cormac McCarthy / Nick Cave - John Hillcoat, où à la place de la catastrophe naturelle indicible des vampires auraient envahi la terre, forçant les survivants à arpenter les routes pour trouver de quoi subsister.
La partie vampire reste quant à elle beaucoup plus convenue, il y a certes de bonnes idées mais elles subissent beaucoup trop souvent beaucoup le manque de moyens, et quelques menues fautes de goût viennent parfois casser un peu l'histoire (notamment un méchant particulièrement raté). Au fond si le film est attachant c'est grâce à sa galerie de survivants, et en particulier à la relation entre le vieux briscard désillusionné et l'adolescent qui structure le scénario. Les acteurs jouent plutôt bien leur rôle, et en ce qui me concerne j'y ai cru.
L'atmosphère mélancolique qui s'en dégage m'a vraiment touché, il y a certes des lourdeurs mais contrairement à la plupart des films de contaminés actuels il y a ces petits moments de chaleur humaine faits de petites choses, que Mickle parvient à capter de manière minimaliste. Un objet trouvé par hasard dans une décharge, une forêt embrumée, une complicité qui s'établit peu à peu entre les protagonistes, ça fait vraiment chaud au cœur même si la musique reste quelque peu envahissante. J'aimerais vraiment voir plus de moments comme ça dans les productions post-apocalyptiques actuelles.
Jim, c'est avec grand plaisir que je vais suivre ta carrière !