Pour son onzième film Stalag 17, Billy Wilder nous emmène dans un camp allemand durant la seconde guerre mondiale où ont échoués des prisonniers américains qui vont devoir vivre avec l'idée d'un possible traître au sein du camp.
Billy Wilder mélange brillamment différents genres que ce soit le drame, l’humour ou la guerre et sa mise en scène est, comme souvent, excellente, capable de créer un climat de plus en plus sombre et oppressant qui nous tient en haleine de bout en bout. Il décrit la vie dans un camp et plus particulièrement quand il y a de la suspicion dans l’air, il se livre à une étude des relations humaines entre confiance aveugle, mensonge ou encore lynchage.
Il filme au plus près des personnages, on se croirait dans les camps avec eux et arrive donc à nous faire passer par diverses émotions et nous faire ressentir ce qu’ils ont au plus profond d'eux-même. Il n’oublie jamais quelques petites touches humoristiques tout en évitant les lourdeurs et il maintient le suspense tout le long du film et de différentes manières, que ce soit sur le fait qu’il y ait un traître ou non, qui ça peut être ou encore comment ils vont le découvrir.
La galerie de personnages est passionnante que ce soit ceux que l’on voit peu, les protagonistes à l’image du sergent Sefton, cynique, malin et profiteur ou les Allemands et en particulier le commandant du camps. Ce dernier est joué par le brillant cinéaste Otto Preminger qui se fond à merveille dans son personnage et que dire de William Holden, encore une fois fabuleux et justement récompensé par l’oscar du meilleur acteur pour ce rôle. Il donne de la profondeur à son personnage, d’abord comme simple profiteur, malin et cynique puis en le faisant évoluer alors que les autres comédiens sont tout aussi impeccables.
Stalag 17 est l’un des chefs d’œuvre de Billy Wilder, un brillant exercice de style qui nous fera passer par diverses émotions où il sonde l'âme humaine avec grand brio, bien servi par d'immenses comédiens.