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L'angle d'attaque qui donne sa particularité au film est aussi son point faible.On s'attend à voir un film de guerre retraçant l'une des superbatailles du XXème siècle, Stalingrad, et on se retrouve, passé la scène d'intro, devant un duel à distance très western entre deux tireurs d'élites. La petite histoire est alors plutôt bien racontée, et régulièrement replongée dans le grand bain du siège géant que fut cette bataille (le massacre de l'embarcadère sur la Volga, le "2 hommes pour un fusil" des soviétiques, les bombardements répétés des ruines de la ville, la vie quotidienne à proximité immédiate du front dans les égouts ou les bunkers), mais on ne peut s'empêche de crier au vol en constatant que la bataille majeur de la WWII est concentrée sur deux soldats. En fait on dirait une parodie de films de propagandes tournés à l'époque, exaltant les troupes et la population en montrant l'exemple de héros sur lesquels chacun doit prendre exemple.
Les russes ne sont pas si mal traité que ça, Jude Law est le gentil, Rachel Weisz incarne la femme égale de l'homme sur le champ de bataille, exception soviétique durant le conflit, même l'officier du NKVD fini par racheter ses erreurs. Il y a bien Krouchtchev qui s'en tire, mais il avait encore un rôle à jouer dans l'Histoire...
Bref, il mérite bien un T, pour ses qualités globales et ne serait-ce que parce qu'il ne se déroule pas en Normandie et rappelle que le front de l'Est a existé... et que ce n'était pas le pays des Bisounours.