Le film est tiré d’un événement historique, raconté également par Rafael TORRES dans son livre « Los náufragos del Stanbrook » (2004). Le titre fait référence au bateau de la marine marchande britannique dont le capitaine, Archibald Dickson (47 ans), décida de faire embarquer (à la place d’oranges, de tabac et de safran) des réfugiés républicains parqués sur le port d’Alicante (entre 15 et 20 000 dont les plus désespérés se suicidèrent) ; le navire quitte le port le 28 mars 1936 : c’est le dernier bateau à quitter l’Espagne, 2 jours avant la fin de la guerre civile annoncée par le général Franco, avec 2 638 personnes (dont 398 femmes, 147 enfants et 15 nouveau-nés) à bord (pour une capacité de 100 personnes en plus des 24 hommes d’équipage), pour atteindre le port de Mers-El-Kébir près d’Oran (Algérie). Pour mémoire, le bateau sera torpillé 6 mois plus tard en mer du Nord par un sous-marin nazi. Un très beau film, très émouvant dont la belle photographie en noir et blanc confère un aspect documentaire et authentique. Les dernières images, en couleurs, lui donne une résonnance actuelle
(le navire croise une embarcation de migrants africains
). Pour mémoire, les faits relatés ont déjà fait l’objet d’un documentaire, « Aurore » (2007) de Christian Caroz, malheureusement passé inaperçu et dont le titre fait référence à une enfant qui était sur le Stanbrook et dont le décès, 60 ans plus tard, pousse sa famille et ses descendants à s’interroger et retrouver les lieux de son enfance en Espagne.