N'y allons pas par 4 chemins : Star Trek Into Darkness est une déception.
Une déception que l'on doit imputer à 3 hommes : Roberto Occi, Alex Kurtzman & Damon Lindeloff!
Poussif, le scénario l'est jusqu'à l'extrême, déjà parce qu'il repompe sans vergogne dans cette mode "Nolanienne" du méchant psychopathe au plan millimétré "parce que c'est le génie du crime ultime", sauf qu'on nous fait souvent le coup en ce moment, et qu'on devine avec trois années lumières d'avance ce qui va se passer.
Poussif, parce que pour éviter que l'on devine tout trop vite (même si c'est déjà fait), les scénaristes multiplient à l'extrême les péripéties histoire de retarder l'inévitable, et du coup le scénario meuble, meuble, et remeuble.
Attention, j'ai rien contre les péripéties, mais quand on peut au final virer 30 minutes de film complètement gratos et vaines, ça fait mal.
Poussif enfin, parce que ces gros geeks n'arrivent pas à s'écarter de la mythologie Star Trek, et reformule une soupe qu'on s'est déjà tapée, en atténuant les enjeux, en redonnant dans du clin d'oeil useless et jurant avec l'esprit Star trek. Qu'on se le dise : les Trekkies qui hurlaient déjà au génocide devant le premier Abrams vont s'étouffer devant celui là.
Ceçi dit, il faut bien admettre que le casting est toujours à donf, les seconds rôles s'amusant comme des petits fous (on a jamais autant aimé Karl Urban) même si Benedict Cumberbatch est un peu trop monolithique dans son rôle de bad guy sombre.
Surtout, si le tout manque singulièrement de substance, Abrams est en furie.
En furie parce que décidément, faudrait peut être qu'il suive une thérapie pour les lens flares (ou comment un speech important du film devient risible parce que le visage de son interprète est recouvert par une énorme lumière dans ta gueule.) mais en furie surtout parce qu'il faut bien admettre que le bougre sait envoyer le pâté.
Entre poursuite spatiale à couper le souffle, plans virevoltants chiadés leurs mamans et paysages jolis jolis, ce Into Darkness s'avère être un spectacle par moment époustouflant, et un nouvel accomplissement de direction artistique, de mise en scène et d'effets spéciaux (ILM est en distorsion force 5).
Du coup, si on ne peut qu'espérer pour les scénaristes de changer de métier, on se fait à l'idée qu'Abrams est peut être un excellent choix pour Star Wars. (si il vire ces putains de flares. Il a réussi à en mettre 7 (!!) dans un seul plan, sans déconner)