Quatre ans ont passé depuis le reboot de Star Trek par le génial J.J. Abrams qui a su, en relançant et modernisant la saga, renouer les liens entre trekkies old school et néophytes perdus. Le film, rocambolesque et visuellement magnifique, était tout simplement une pure réussite s'inscrivant parmi les meilleurs space operas du cinéma. Revoici donc la même fine équipe pour une nouvelle aventure qui s'annonçait, selon les dires du réalisateur, moins spectaculaire mais scénaristiquement plus intense. Le créateur de Lost n'a pas menti...
Plus bavard, plus sombre, plus dramatique, Into Darkness joue la carte de la séquelle allant beaucoup plus loin dans l'expansion de son large univers, les personnages n'ayant jamais autant été travaillés tandis que les enjeux galactiques s'avèrent brillamment exposés. Et si les scènes d'action sont plus rares, rassurez-vous elles envoient tout de même la purée, en témoignent l'excellente séquence d'introduction sur une planète volcanique, l'attaque explosive orchestrée en pleine base de Starfleet ou encore l'affrontement contre les Klingons. Parmi d'autres, dites-vous le bien.
Pourtant, ce manque de spectacle pétaradant ne fait pas la faiblesse de ce deuxième volet qui se rattrape heureusement par un scénario malin, peut-être simpliste dans son fond, mais possédant suffisamment de rebondissements et de coups de théâtre passionnants pour tenir le spectacle en haleine deux heures durant. Un scénario fortement inspiré d'une autre séquelle, très appréciée par les fans de la saga : La Colère de Khan. Ce n'est pas pour rien que le film de Nicholas Meyer est considéré comme l'un des meilleurs et ce long-métrage important dans la saga a été une véritable source d'inspiration pour le réalisateur de Super 8.
Outre le fait que l'on y retrouve plusieurs personnages importants, c'est surtout dans sa structure et ses enjeux dramatiques finaux que le film va puiser son scénario. Quelques membres de l'Enterprise voient leurs rôles hélas diminués et l'humour se fait désormais extrêmement rare afin de laisser place à cette gigantesque vendetta aux multiples visages. Ainsi, sans être forcément meilleur que son prestigieux prédécesseur, Stark Trek: Into Darkness demeure néanmoins une suite de qualité qui aurait toutefois mérité un traitement encore plus sombre, à l'instar du film de 1982. On ne s'en plaindra qu'à moitié, Abrams étant parvenu à ne pas nous servir un vulgaire réchauffé, chose que les récents ex-néophytes n'apprécieront peut-être pas totalement.