N'étant pas fan de la licence Star Trek à la base, j'avais été plutôt conquis par le premier film d'Abramas, et sa capacité à avoir relancer la série tout en mélangeant son concept de reboot/suite/remake de bien belle façon, même si les puristes lui reprocheront de trop moderniser la sauce et de mettre au placard toute explication rationnelle qui faisait le sel (apparemment) de la licence, que ce soit dans les films ou dans les séries.

Le deuxième épisode était risqué, comme chaque second opus: l'intérêt du premier était de voir les origines, la conception de l'équipe. Le second avait pour but de consolider ces personnages, de les complexifier (mais pas trop) et d'apporter une histoire qui colle à ce qu'il a mis en place. L'histoire nous met donc en scène le personnage de Khan, bien connu des fans de Star Trek, joué ici par Benedict Cumbertbatch, l'excellent interprète de la série britannique Sherlock. Ici, Benedict est méchant et prête sa voix fabuleuse et caverneuse à un personnage censé être le point d'orgue du film, jusqu'à le faire apparaître seul sur l'affiche du film (c'est dire!). D'aucuns le comparent déja au Joker du Dark Knight, réflexion peu adaptée car, mise à part ce côté "je suis le méchant et j'ai un plan", ça s'arrête là.

Sauf que Khan jouera véritablement son rôle dans la deuxième moitié du film. Et là où il sera la plus grosse qualité du film, ça sera aussi son plus gros défaut, dans le sens où le personnage se dévoilera entièrement vers la moitié du film, ne laissant que peu de doutes quand à ses motivations, et même au moment du climax du film qui remontera l'intérêt, ça n'a pas le véritable impact escompté. J'attendais plus de présence, plus de confrontation avec les héros, et j'ai eu la sale impression que ses enjeux véritables interviennent trop tard. Comme si on connaissait déja le point d'orgue du film concernant le méchant mais qu'on nous l'avait annoncé trop tôt. S'ensuit donc un vide, un passage d'une demi-heure où on ne se lassera pas, mais après réflexion on se demandera si la construction du film n'aurait pas été plus efficace avec une meilleure utilisation de ce méchant.

C'est ce point, cette sous-exploitation du méchant, cette maladresse sur la construction du film qui l'empêche d'être incontournable. Mis à part ça, la réal est efficace, tous les personnages ont leur petit moment de gloire et ne sont jamais laissés en arrière-plan, et même si j'aurais préféré que le film possède plus de couilles sur la fin (le rebondissement final tombe un peu à plat à cause d'une volonté de clarifier toute l'intrigue), Star Trek Into Darkness demeure un excellent film de SF remplissant parfaitement sa fonction de divertissement haut de gamme, là où bon nombre de sont littéralement plantés cette année (GI Joe 2, Die Hard 5 et même - selon moi - Iron Man 3).
Cronos
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le 15 juin 2013

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