Que l'on aime ou pas, que l'on ai déjà vu ou non, Star Trek fait aujourd'hui partit de notre culture populaire. Ou en tout cas, est un des piliers de notre science-fiction, au même titre que La Quatrième Dimension.
Série crée en 1966 par Gene Roddenberry, son univers ne s'est jamais éteint.
En 2009 (30 ans après que Star Trek ai franchi les salles obscures avec Star Trek, le film), J. J. Abrams se lançait dans la lourde tache de dépoussiérer l'une des séries les plus kitsch qui soit.
Et le pari fut succès, donnant un film visant à la fois les fans mais aussi le spectateur lambda. Avec une petite réussite commerciale, le film allait donc - comme tout bon film américain - avoir sa suite.
Et il nous aura fallu 4 ans pour que J. J. Abrams s'attaque à sa lourde tache, son 4ème film, j'ai nommé Star Trek - Into Darkness !
Après son combat avec les Romuliens, Jim Kirk (toujours interprété par l'excellent Chris Pine) se retrouve confronté à un ennemi venant directement de l'intérieur : l'énigmatique John Harrison, qui se paye le luxe d'avoir l'un de nos meilleurs acteurs : Benedict Cumberbatch.

S'ouvrant sur une magnifique scène "à la James Bond", pour présenter en 10 minutes chrono les missions de Starfleet (le commandement qui donne ses missions aux capitaines de vaisseaux), Star Trek - Into Darkness sait qu'une forte attente repose sur ses bras.
Si Abrams ne voulais pas faire un film "pour faire un film", il a surtout réussi à créer une attente : c'est l'une des pires choses qui soit arrivée au film, révélant encore une fois le gros soucis des studios américains : faire plus vite que bien.
L'un des maitres de cette idéologie semble être Damon Lindelof, scénariste à qui l'on donne des concepts plus qu'intéressant, mais qui dans ses mains deviennent des films bas de gamme.
Dans son tableau de chasse : Cowboys et Envahisseurs ou sa pire "œuvre", Prometheus.

Qu'on se le dise, si Star Trek - Into Darkness ne tombe pas aussi bas que ces deux là, c'est bien grâce à J. J. Abrams.
Le scénario, beaucoup moins concis que le premier film, en vient à se perdre dans une simplicité déconcertante, même pour un film de science fiction.

Et c'est dommage, car le film est vraiment bon ! Il porte en lui de l'humour bien placé, une réalisation à couper le souffle et des scènes ahurissantes (l'Enterprise, vaisseau de Jim Kirk, s'effondrant sur Terre sera l'une des plus spectaculaires scènes qui nous seront offertes cette année).
J. J. Abrams nous montre encore une fois à quel point il est maitre de ce qu'il fait, ses plans sont plus magnifiques les uns que les autres. Ajoutez la musique, toujours aussi bonne, de Michael Giacchino, et vous aurez un mélange parfait, la paire idéale.

Jim Kirk est l'une des meilleurs métaphores du réalisateur : dans le premier film il trouvait son équipe, maintenant il doit apprendre à diriger tout le monde.
Alors que le film précédant développait les personnages, Star Trek - Into Darkness passe donc à l'action.
Et c'est bien là le problème : aucune intrigue n'est réellement aboutie, si ce n'est la première.

Le reste devient totalement superflus, comme la relation amoureuse entre Spock (qui, du fait qu'il est vulcain, n'éprouve aucun sentiments) et Uhura.
Le moins exploité sera Benedict Cumberbatch himself, se retrouvant au dernier rang des acteurs principaux. Ajoutez ça au fait que sa performance est incroyable, et vous comprendrez à quel point nous sortons de la salle à peine rassasié.
Nous en voulons plus, toujours plus.

Star Trek - Into Darkness est donc un film qui, même s'il a pris son temps, se désagrège à cause d'une attente, d'un besoin de faire vite, d'un besoin commercial.
Si J.J. Abrams dit ne faire un film que quand une bonne idée lui vient, un Star Trek 3 pointe déjà à l'horizon (en 2016 la série d'origine fêtera ses 50 ans). Sans compter le fait qu'il ne pourra certainement pas le réaliser (étant prit sur un certain Star Wars 7), l'avenir de Star Trek semble réellement mal en point.


Pierrick Boully.
PierrickB1
7
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le 27 juin 2013

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PierrickB1

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