Passé le film de J.J. Abrams, je ne connaissais pas grand chose, si ce n'est rien, de Star Trek, n'étant familier avec l'univers que par l'intermédiaire, limité et biaisé s'il en est, de sa pléiade de références disséminées depuis près de 30 ans dans la culture populaire ; de Futurama à Galaxy Quest en passant par The Big Bang Theory. Bref, il me manquait cruellement de la grande constellation SF le sommet trekkie. Ascension sans cordée par la face Nord.


C'est donc de la vraie science-fiction !

Celle qui crée et exacerbe un profond sense of wonder sans se sentir obligée de nous noyer dans un flot continu et vain d'action baroque. Non, au contraire, on a affaire ici un classique mais toujours très efficace Big Dumb Object dans la veine d'un Rama de A.C. Clarke. C'est-à-dire un gros truc qui se trimballe dans l'espace, étonne, effraie, fascine. Se révélant couche par couche comme un oignon, il placera l'équipage de l'USS Enterprise face à tout une cascade de choix : d'abord purement tactiques, puis scientifiques, humains et finalement philosophiques. Ou comment une menace qui en première instance semble n'appeler qu'à la destruction mènera à la compréhension. On est aux antipodes du rythme et de l'ambiance de Star Trek 2009... et plus généralement d'une bonne frange du cinéma d'imagination.
Ce premier film est ce que doit être, à mon sens, toute bonne histoire se déroulant dans l'espace ou le futur : poser des questions universelles tout en conservant un brin de folie, cette parcelle de gigantisme qui permet de maintenir l'émerveillement.

Quant à l'objet filmique en lui-même, sans briller, malgré les fameux pyjamas Starfleet ou le jeu limité de ses acteurs, il reste un objet sobre, plutôt bien poli et loin d'être terne qui lorgne clairement du côté de 2001 dans sa langueur. Surtout qu'il se déroule presque en totalité dans l'USS Enterprise, limitant ainsi les risques de décors datés et les mate-paintings sans profondeur. Aussi la plupart des effets spéciaux ont-ils bien sacrément vieilli : quelques maquettes, des jeux de lumières avec déjà des embryons de lens-flares suffisent amplement à évoquer ula plongée au sein d'une entitée grande comme une lune.


L'ascension continue avec les films suivants. Mais en multipliant les personnages, les acteurs latexés, les décors en polystyrène et les scènes d'action spatiales, le kitschouille ira en s'accroissant. Surtout ils souffriront beaucoup plus du syndrome de l'épisode étiré, façon X-Files ou Serenity, réinjectant l'univers proprement trekkie, des histoires de vengeance outre-planète et d'amitiés, de rites vulcains et des Klingons vite ennuyeux. Plus terre à terre, délaissant la mélancolie cosmique. Moins prenant sans avoir suivi la série originale.
Nushku
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le 1 juin 2013

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Nushku

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