I have a bad feeling..

À l'approche du neuvième film de la saga des Skywalker, je commençais à désespérer de retrouver mon intérêt pour la saga, déjà particulièrement mis à mal par Les derniers Jedi pour finir dans le caniveaux de l'inintérêt à la sortie de Solo. Quand les premiers teasers de L'ascension de Skywalker (putain ce titre ><) sont arrivés, force était de constater que si la hype n'était pas morte, ce n'était pas le rire de Ian McDiarmid qui parviendrait à la tirer de son coma. Dans un ultime effort de raviver la flamme, je décide de me relancer corps et âme dans la saga, à raison d'un film par semaine, pour me préparer à ce qui m'attend le 18 décembre 2019.
On commence forcément par le canard boiteux d'une prélogie qui l'est tout autant, La Menace fantôme.
Alors, pour le coup, celui-là est un peu particulier à traiter, car il y a toujours deux visions qui s'oppose en moi quand je revois ce film, celle du petit garçon de sept ans que j'étais quand je l'ai vu en salle pour la première fois et celle du vieux con aigri que je suis devenu vingt ans plus tard. Comme de fait, à mon premier visionnage, le film m'avait séduit, une aventure dans l'espace, des personnages vertueux (bien que le concept me dépassait légèrement à l'époque) qui finissent par triompher du diable en personne, des vaisseaux rutilants et une variété de personnages colorés qui faisaient travailler mon imagination... un véritable coup de cœur et nul doute que si j'avais pu convaincre mes parents de m'acheter la VHS, elle aurait tournée en boucle sept jours sur sept.
Aujourd'hui malheureusement j'ai un peu perdu cette capacité à m'émerveiller d'un rien, là où ma capacité à m'énerver a bien pris le relais. De fait en revoyant ce film aujourd'hui, certaines choses me sautent aux yeux là où auparavant je n'y voyais que du feu.
Le jeu d'acteur par exemple, on peut parler de Jake Lloyd dans le rôle d'Anakin Skywalker, mais tout a été dit sur son sujet et puis bon tirer sur l'ambulance ce n'est pas cool, même si l'ambulance dit youpi ! On peut aussi évoquer le jeu d'Ahmed Best, Jar Jar, mais bon, difficile de séparer ce qui appartient au jeu de l'acteur de ce qui appartient à la direction d'acteur. Qu'on me dise qu'il s'agit une volonté du film d'en faire un mec relou... pourquoi pas, mais c'est vrai qu'on est quand même face à un personnage particulièrement gratiné dans son genre. Et le fait que ce soit voulu devrait me rendre la chose plus supportable ? Quand tonton raciste fait une blague sur la famine en Afrique, on devrait en rire même si ce n'est pas drôle sous couvert qu'il s'agisse une blague ? Désolé mais non, juste non. Celui par contre sur lequel je n'ai pas eu beaucoup de retour c'est Ewan McGregor (oh mon dieu, mais comment ose-t-il ?). Sa performance n'est pas extraordinaire en elle-même, mais alors ça devient vraiment limite dès qu'on le place sur un fond vert. Je veux bien que la chose ne devait pas être banale à l'époque, mais peut-être qu'en lui expliquant bien où se passait l'action, on aurait pu s'épargner un certain nombre de balayage du regard. Il ne se représentait visiblement pas ce qui était supposé se passer sous ses yeux et personne n'a jugé bon de l'aiguiller. Mais c'est une bonne transition vers l'autre gros problème du film pour moi : l'utilisation des décors numériques.
Parce que c'est un fait, le film à sérieusement vieillit et ce malgré les efforts louables de George Lucas en 2012 pour remplacer la marionnette de Yoda par son modèle numérique (dans une volonté d'uniformiser l'esthétique de la prélogie d'une part, mais aussi parce qu'elle était vraiment très très moche d'autre part). Alors je veux bien que ce film ait tenté des choses, qui par la suite se sont démocratisées, mais qui peut regarder la scène de discussion entre Obi-Wan et Qui-Gon sur un balcon avec vue sur Coruscant au tomber du jour et dire que ce genre d'image n'a pas pris une ride ? Parce que c'est typiquement ce genre de plan que le remaster bluray enterre dans les méandres de notre esprit.
Pour autant tout n'est pas à jeter, la course de podracers fait toujours son petit effet et quel effet ! Plus de dix minutes à nous tenir par son rythme effréné, son travail du son assez dingue. La bande originale composée par John Williams fait le café et reste bien en tête (duel of the fate principalement!).
Bilan de ce premier film, ce n'était pas terrible, mais bon, on peut toujours y trouver son compte pour peu que notre niveau d'exigence le permette. On peut faire abstraction d'un Jake Lloyd victime d'un mauvais choix de casting et peut-être même trouver désopilantes les pitreries de Jar Jar Binks si toutefois le rire n'était qu'une notion abstraite jusqu'alors. Vous noterez peut-être que je ne mentionne pas les midi-chloriens et ce pour une raison très simple, La Menace fantôme étant le premier Star Wars qu'il m'ait été donné de voir, leur présence ne m'a jamais posé de problème, d'autant plus que je ne crois pas qu'ils soient mentionnés dans un autre film que celui-là, alors à quoi bon râler.
… En plus il y a Liam Neeson !