Revu alors que la troisième trilogie vient de boucler - temporairement ? - l'affaire "Star Wars", cet "Episode I" peut sans doute toujours être considéré comme le pire de toute l'historie, même s'il y a désormais de la concurrence pour ce titre..
Commençant très très mal, puisqu'il nous offre une bonne première demi-heure d'ennui incrédule, "la Menace Fantôme" prend lentement forme, et ce, malgré la contre-performance totale d'acteurs, habituellement parmi les meilleurs, abandonnés par Lucas (qui n'a jamais été un directeur d'acteurs, il faut le dire) devant les écrans bleus ou verts nécessaires à la débauche d'effets spéciaux sur l'écran. L'inventivité visuelle des scènes sur la planète Naboo avait ébloui à l'époque les fans de Space Operas, mais on est aujourd'hui plutôt affligés devant la laideur très kitsch de tout cela.
Il est difficile de toute manière d'adhérer vraiment à toute cette histoire à moins d'avoir entre six et huit ans, tant, entre la fameuse scène de course qui ressemble aujourd'hui à un vulgaire jeu vidéo, le vieillissement de la CGI tremblotante des débuts, le discours politique embarrassé et embarrassant (on peut à la rigueur trouver des accents assez fascisants à cette critique d'une démocratie empêchée d'agir par sa bureaucratie...), et l'atroce humour de cour de récréation autour de l'insupportable Jar Jar Binks, on navigue entre Charybde et Scylla...
Bien entendu, ce qui réhabiliterait à la rigueur tout cela, en dépit de cet étalage d'inépuisable bêtise, c'est que, au moins, les gens qui ont fait ce film y "croyaient", et essayaient de proposer quelque chose de nouveau, de différent, à leurs fans, au lieu de capitaliser sur les valeurs sûres qu'ils avaient établies avec les trois premiers films.
[Critique écrite en 2019, à partir d'une première version créée en 1999 au moment de la sortie du film]