Le début n'est pas si mal. L'explosion très moche du vaisseau de Padme présage un ton empruntant davantage au film noir qu'au space opéra, ce qui sera le cas pendant une demi-heure, pour un résultat non sans charme.
Puis Anakin commence à parler. Le jeune acteur du premier opus était déjà irritable tant il était mal dirigé, mais on atteint ici des sommets de crispation. Le personnage clé de toute la saga vendeuse de jouets en est réduit à cet adolescent attardé, dont la mâchoire simiesque semble être atteinte de Parkinson. Anakin est d4rk et t0rtur3, d'accord, mais atteindre de tels sommets de cringe, il faut savoir reconnaître la valeur travail quand on assiste à un tel massacre en règle.
Et pourtant, les dialogues entre Sasuke et Padme ne sont pas ce qu'il y a de pire. Lucas a bien dû remarqué que son parc d'attraction manquait cruellement d'intérêt. Le charme british de McGregor a son petit effet, alors autant en mettre un deuxième. Dommage que Dooku ressemble moins à un personnage qu'à un golem, très mal introduit dans le récit (et mal filmé, on le voit à peine dès sa première apparition), ce malgré tout les efforts de Christopher Lee pour rattraper l'entreprise jusque là désastreuse.
Vient alors le clou du parc: l'arène. Une excuse minable pour mettre Padme en petite tenur et la faire se battre avec ses deux comparses contre des monstres numériques on ne peut plus générique. Puis des Jedi se joignent à l'orgie, ce qui scénaristiquement ne fait aucun sens (pourquoi l'ordre des Jedi enverrait ses chevaliers se faire massacrer pour sauver UN type, tout maître du potentiel plus puissant Jedi au monde soit-il ?). La figurine Jango Fett est expédiée aussi vite que son fils le sera dans l'épisode VI. Le petit Boba est là aussi, d'ailleurs. Et comme tous les autres enfants, il est insupportable.
C'est laid, mal filmé, et sans intérêt, même pour l'intrigue. Si le V se soldat par un échec pour les rebelles, il développait ses personnages. Ici, rien. Seul lot de consolation: Yoda se bat quelques dizaines de secondes avec Dooku. Voir le gobelin multicentenaire sautiller à tout va est un plaisir qui ne s'estompe pas malgré le passage des ans.