Deuxième épisode de la prélogie, L’Attaque des Clones vient prendre la suite de La Menace Fantôme, quatre ans après. Anakin a grandi et est devenu un Jedi, pendant que la galaxie est en proie à des tensions toujours plus vives entre la République et la Confédération. Une suite souvent très décriée par les fans de la saga, mais que dire de L’Attaque des Clones ?
Ce second opus a choisi de s’inscrire dans la lignée du premier, en développant surtout l’aspect politique de l’histoire, un parti pris qui permet donc à cette prélogie de se distinguer de la trilogie originale, tout en alimentant et en préparant également le contexte de guerre dans lequel se déroulent les épisodes IV, V et VI. Très rapidement, les cartes s’abattent avec deux tentatives d’attentat perpétrés à l’encontre de la sénatrice Amidala, ancienne reine de Naboo, et devenue une des figures politiques les plus importantes du Sénat, luttant contre les pressions de la Confédération, qui cherche à déstabiliser la République.
Cette fois, le conflit, déjà installé mais encore à ses prémices dans La Menace Fantôme, éclate au grand jour et redistribue les cartes. A l’image de l’attentat de Sarajevo de 1914, les tentatives d’assassinat à l’encontre de la sénatrice Amidala sont des catalyseurs qui vont précipiter l’entrée en guerre de la République et contribuer à l’inexorable ascension du Chancelier Suprême Palpatine, poursuivant sa destinée hitlérienne vers une force politique unique et indestructible. Comme dans La Menace Fantôme, les références historiques demeurent très présentes. Pendant ce temps, les Jedi, garants de la paix, sont également contraints de participer à l’effort de guerre, et à devenir des généraux, des soldats d’élite. La guerre est le cœur du sujet de L’Attaque des Clones, laquelle est d’ailleurs à la fois physique et mentale, avec des conflits sur le champ de bataille, mais également des conflits intérieurs, notamment chez Anakin Skywalker, dont la destinée trouble et funeste commence doucement à se dessiner.
En effet, le personnage d’Anakin prend une nouvelle dimension dans cet épisode II, puisque le film montre son passage à l’âge adulte, et présente également une représentation des enjeux de ce passage en termes de responsabilités et de ruptures. D’un côté, Anakin est attiré par l’amour qu’il voue à Padmé, tandis que de l’autre, il est déchiré par la mort de sa mère, qu’il venge par une répression sanglante et sans pitié : « il y avait même des enfants, je les ai tous tués, tous ». Le petit garçon enjoué de La Menace Fantôme est devenu un jeune homme meurtri, capable de tout pour défendre les siens, quitte à causer encore plus de douleur. Toutefois, si la représentation de ce passage à l’âge adulte à travers l’évolution du personnage d’Anakin est tout à fait intéressante et alimente l’aspect dramatique du film et de la prélogie en général, la romance avec Padmé tend à s’étirer et à rompre la dynamique du film, qui s’avère irrégulier et relativement haché. Généralement écriés pour leur côté niais et excessivement romantique, ces passages créent une dynamique inverse de celle que le film suivait alors, avec l’entrée en guerre, la crise politique et la décision des Jedi de participer au conflit.
En revoyant L’Attaque des Clones, je me suis rendu compte que je connaissais encore beaucoup de répliques et de passages par cœur, signe que j’ai beaucoup vu ce film par le passé, et que je lui accorde une affection particulière. Cela n’empêche pas de voir ses fébrilités en termes d’effets spéciaux, la présence de décors très synthétiques, un duo Portman/Christensen souvent très hésitant et qui peine à convaincre. Cependant, l’aspect politique du film le rend intéressant, permettant de poursuivre la prélogie sur une bonne tendance, et donnant lieu à un final épique sur la planète Géonosis, montrant enfin les Jedi en action, et puis, évidemment, Christopher Lee ! Un épisode II qui, donc, comme son prédécesseur, a de bonnes intentions, commet des maladresses, mais parvient à garder suffisamment d’intérêt pour se préparer à ce qui nous attend ensuite !