SPOIL de Game of Thrones ET Star Wars IX oué


S'il y avait bien deux conclusions de séries que tout le monde attendait en 2019, c'est bien celle de la série phare Game of Thrones, véritable poule aux oeufs d'or de HBO et série pionnière du dark heroic fantasy moderne, qui a révolutionné le format et le mode de consommation du "petit écran" aujourd'hui, et celle de la troisième trilogie de la saga Star Wars, incontournable monument de la science fiction et de la pop culture (ai-je vraiment besoin de la présenter ?).


Dans cette essai, je vais me concentrer sur les 3 dernières saisons de GoT et l'épisode IX de la Skywalker Saga, qui présentent pour moi les mêmes défauts/atouts, et illustre donc bien un problème à qui chaque série/saga moderne doit se confronter : COMMENT CONCLURE ?


Concentrons nous sur les atouts dans un premier temps, et vous les connaissez sûrement : ils sont pour la plupart de l'ordre de la forme . Les progrès de GoT en terme de réalisation sont visibles au fur et à mesure des saisons pour nous délivrer des scènes d'un niveau encore jamais vu dans les séries actuelles avec des épisodes comme Hardhome, The Battle of the Bastards, The Long Night ou encore The Bells qui sont cinématographiquement justes époustouflants (Miguel Sapochnik keur keur). Pour de ce qui est de l'Episode IX, le constat est similaire: des effets spéciaux de oufs avec des scènes marquantes : le 1v1 avec le Starfighter ou encore l'ultime affrontement entre Rey et Ben dans une mer déchainée (ptit écho à Anakin v ObiWan dans une mer de lave j'ai kiffé) (et je surkiffe les chorégraphies de sabre dans la nouvelle trilogie)


Pour de ce qui est de la forme donc, nous avons des films/séries qui n'ont jamais été aussi bien filmées et délivrent de pures moments de cinéma (goosebumps à gogo) mais qu'en ai t il du fond ?


Car c'est donc dans le fond que se trouvent les principales faiblesses de nos conclusions (j'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes j'avoue). Et la clé de voûte de l'édifice c'est quoi ? C'est le scénario, les personnages, leurs motivations, leurs défauts, leurs contradictions, leurs rêves etc. Tous ces éléments sont la colle, le ciment qui participe à la diégèse de l'oeuvre, sa cohérence pour le spectateur. Ils sont donc capitaux pour l'immersion et l'émergence d'une satisfaction lorsqu'une conclusion est présenté à celui-ci.
Et lorsque des personnages souffrent de faiblesse d'écriture, que des dialogues sonnent faux, que des chimies entre personnages ne prennent pas, cela sort le spectateur du monde dans lequel il est censé se plonger.


Les scènes avec le personnages de Zorii Bliss dans SW IX sont un exemple direct : un perso qui veut "voir la cervelle de Poe sur le sol", devient le meilleur pote de la bande 2 secs plus tard, donne son seul moyen de fuir l'empire à un homme qu'elle voulait buter 10 min avant et avec qui elle avait visiblement un gros différent... bref c'est pas logique, ça sonne faux, ça te sort du film.
Le fameux "force heal" aussi... (la force fait le café maintenant aussi tkt même pas). Je ne suis pas contre de nouvelles idées, mais elle doivent être expliquée pour que la diégèse de l'oeuvre ne soit pas remise en cause, c'est super important !


D'ailleurs, les deux oeuvres souffrent d'une réponse à une question finale anti-climactique et décevante :
Dans GoT, la question sur toutes les lèvres était : Qui sera sur le Trône à la fin ? C'était la cornerstone, et donc pour qu'un personnage y arrive il doit le mériter aux yeux du spectateur : 8 saisons seront nécéssaires à ce personnage pour prouver qu'il peut s'assoir légitimement sur ce Trône donc quand on nous sort des fesses que Bran Le Brisé y siègera, sans fondements, sans qu'aucun indices ne le laisse présager dans les saisons précédentes, que cela créée même des contradictions avec les convictions du personnage, nous sommes forcément déçu et frustré.
Idem avec SW IX, Rey serait la petite fille de Palpatine, comme ça, ça sort de nul part ! On dirait un vieux bail pété qui sort d'une fan-fiction foireuse sur Youtube srx... Il aurait fallu le prévoir bien plus tôt pour pouvoir mettre des indices un peu plus visibles suscitant le doute, faire naitre l'intérêt...


Ces deux oeuvres souffrent donc d'un sentiment de "scénario de secours" aux allures de fan fiction (un problème qu'on retrouve dans la conclusion de Naruto d'ailleurs mais c'est pas le débat).
De plus, SW IX n'assume pas les directions prises dans SW VIII et se retrouve bloqué à chercher des portes de sorties foireuses et bancales. (Quel dommage putain Hollywood a encore flippé).


Cette trilogie semble ne pas savoir sur quel pied danser et ça se ressent dans la cohérence des scénarios et des films eux mêmes, qui ne portent du tout la même vision de l'univers qu'ils sont entrain de manier.


Ces problèmes de fonds peuvent d'ailleurs être accentués par des montages douteux qui provoquent des problèmes de rythme qui se ressentent : la première heure de SW IX en souffre terriblement.


Un des autres GROS problèmes auquel ces deux oeuvres sont confrontées sont que nous ne consommons plus le cinéma/les séries comme avant, et cela à cause d'un ptit outil appelé L'INTERNET (duh). Et oui, nous pouvons maintenant lire des milliers d'interprétations, de théories, d'interview de tel acteur qu'a pas aimé telle scène, de scripts leakés etc.
Toutes ces éléments façonnent en nous une vision d'un film qui même avant sa sortie existe déjà en nous et par ces comportements on se forge des déceptions avant même que le film/la série ne sorte, car de toutes ces lectures émanent des préférences qui vont forcément influencer notre visionnage finale de l'oeuvre qui on l'oublie peut-être n'a PAS vocation à être ce que l'on veut qu'elle soit, mais à être ce qu'elle sera, point barre.


Il y aurait donc un problème des 2 côtés de l'écran :



  • Les gros problèmes de fonds (et parfois de formes) qui impactent la diégèse d'une oeuvre et donc l'immersion et la crédibilité des spectateurs vis à vis des choix des personnages et des déroulés de l'intrigue.
    • Un problème posé par nos mode de consommation du cinéma moderne qui influence notre regard finale sur l'oeuvre avant même sa création


Ces oeuvres sont néanmoins intéressantes car elles montrent que l'exercice de la conclusion est compliqué et montrent à quel point la résonance d'une oeuvre et les effets qu'elle suscite sont éminemment personnels, propre à chacun de nous.


bisous.

TeddyJuJu
6
Écrit par

Créée

le 25 déc. 2019

Critique lue 237 fois

2 j'aime

TeddyJuJu

Écrit par

Critique lue 237 fois

2

D'autres avis sur Star Wars - L'Ascension de Skywalker

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Sergent_Pepper
4

Back to their culture

Toute saga a une fin : arrivés à un certain point d’essorage, les studios et leurs team de scénaristes ont trouvé la parade ultime pour provoquer un sursaut d’intérêt : venez quand même, c’est le...

le 21 déc. 2019

216 j'aime

15

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Larrire_Cuisine
6

[Ciné Club Sandwich] Marche arrière à 12 parsecs sur l’autoroute spaciale de l’incohérence

DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique. Avant, on mettait 5 à tous les films mais il...

le 19 déc. 2019

171 j'aime

18

Du même critique

Gunnm
TeddyJuJu
8

Dreamers of the Day

---Concentre-toi, respire, ferme les yeux (pas trop sinon tu peux pas lire), essaye d'écouter... Tu entends au loin le déchainement d'une foule, des chocs métalliques, le hurlement des moteurs, tu...

le 12 juil. 2018

1 j'aime

Metal Gear Solid V: The Phantom Pain
TeddyJuJu
7

La Douleur Fantôme (Littéralement)

Quand les premières trailers sont sorties il y a quelques années, mon âme de fanboy s'est réveillée. Je me disais que ça allait être le MGS ultime, le lien manquant qui va compléter 28 ans d'une saga...

le 2 mars 2016

1 j'aime

2

Sex Education
TeddyJuJu
7

Beat Love Down

Voilà une des séries les plus populaires de ces dernières années, surtout chez les jeunes de 18-30 ans, qui s’est forgée un nom avec son approche nouvelle et décomplexée de la sexualité, avec le fait...

le 21 févr. 2020