12 ans après la Revanche des Sith, dernier petit bijou de Georges Lucas, la saga prend un nouvel envol avec cet opus signé J.J Abrams qu’il a coécrit et réalisé. Le film met rapidement en place le cadre de la nouvelle trilogie dont le décalage temporel avec le sixième épisode est conservé dans la narration. Les personnages de la première trilogie sont de retour (un plaisir de retrouver Han Solo, Leia et, subrepticement, Luke) auxquels s’ajoutent de nouveaux protagonistes : Rey, Finn, Kylo Ren et le Suprême leader Snoke qui reste dans l’ombre dans cet épisode.
Le succès commercial est incontestable et les dépenses engagées pour l’ensemble de la réalisation, du tournage et du montage ont été largement dépassées par les recettes avec un milliard de dollars engrangé en seulement 12 jours d’exploitation mondiale.
Le film est, à mon sens, bon mais c’est le moins bon Star Wars depuis que la franchise existe. J’ai eu, bien sûr, le même frisson qu’à chaque épisode au moment du lancement du générique dans la salle de cinéma. Mais ce frisson s’est par la suite quelque peu atténué. Certaines critiques que j’ai pu lire parlent de recyclage pour fustiger la réutilisation d’éléments de scénario du tout premier épisode de 1977 et ce n’est pas faux : la confrontation d’un fils avec son père, une station sidérale géante de combat qui détruit des planètes, des stormtroopers harangués par un général aux allures de SS, des X-Wings qui affrontent des chasseurs TIE (même si les modèles de vaisseaux ont légèrement changé...) dans l’espace et un personnage qui quitte son monde natal désertique (Jakku ressemble un peu trop à Tatooine…) pour sa quête d’identité. La trame narrative est la même qu’un Nouvel Espoir difficile de le nier.
Néanmoins, ce défaut en apparence est, en fait, le véritable atout du film et c’est la raison pour laquelle les puristes de la saga comme on les appelle ont plutôt apprécié cet opus. Ce dernier est plaisant à regarder, les batailles sont bien réalisées, les effets spéciaux sont bien sûr au rendez-vous et s’intègrent parfaitement à un design et des modèles qui ont plus de quarante ans (le Millenium Falcon, les destroyers stellaires impériaux etc), les personnages sont, pour certains, convaincants comme Rey (même si le scénario manque cruellement d’originalité) et enfin quel plaisir de retrouver un affrontement au sabre laser.
Je voudrais insister un instant sur ce combat que beaucoup ont critiqué et que moi je trouve au contraire intéressant. Certes, il est surprenant qu’un clone tienne tête au sabre à un Sith mais Kylo Ren n’a pas achevé sa formation. De plus, le style maladroit qu’il emploie face à Rey qui est tout aussi limitée témoigne d’un mélange de rage et de frustration mais aussi d’une volonté de la part des deux personnages de mieux se connaitre et de se découvrir. Cet aspect sera renforcé dans l’opus suivant.
Somme toute, le film propose un divertissement à la hauteur bien qu’en deçà de ce à quoi on était habitué comme je l’ai dit dans mon propos liminaire et assure un début prometteur à cette nouvelle saga qu’il fallait quand même oser faire.