Avant tout chose, je dois dire que j'ai revu ma note à la hausse à force de visionnage. Il est vrai que le film a sans doute fait les frais d'une trop grande attente des fans, mais aussi du grand public, qui ne pouvait que se traduire par une frustration générale (et le fait que ce soit Disney qui le produise n'arrangeait pas les choses, même si c'est clairement un mauvais procès d'intention qu'on leur a fait). J'admets avoir été trop dur au départ avec le film, ma note est donc passée de 5 étoiles à 7, et je vais expliquer pourquoi je l'ai changée.
Dur, dur, dur d’évaluer le septième opus de la saga Star Wars, qui divise et passionne tout autant que la deuxième trilogie (épisode 1 à 3), mais qui s’avère tout de même moins créatif que ses ainés.
Nous voilà plus de 30 ans après les événements narrés dans la trilogie initiale, et le moins que l’on puisse dire c’est que la paix n’aura pas duré, le Premier Odre qui rassemble des gros nostalgiques de Dark Vador souhaite foutre le bordel dans la fragile nouvelle république. On en revient donc à un contexte extrêmement similaire au tout premier film. Le décor est replanté d’une certaine manière, on prend les mêmes, on ajoute des petits nouveaux, et on repart de la même base scénaristique.
Ici, le gros méchant de l’histoire est un Kylo Ren, fils de Han Solo et de la princesse Leia (je ne spoil rien, ça n’est jamais un secret dans le film). Ce dernier se cache derrière un masque inspiré par celui de son grand père papy Vador, même si on ne comprend pas très bien son utilité. Aussi Kylo Ren ne cesse de le retirer afin que le public puisse profiter de son profil le plus gracieux, donc c’est un détail finalement très superficiel qui donne le sentiment que les auteurs ont juste voulu créer un Vador numéro 2, en allant sans subtilité jusqu’au bout de l’archétype.
Le héros du film est une héroïne, une sorte de Luke Skylwaker féminin. Si Rey est franchement sympathique, on regrettera tout comme Kylo Ren une trop grande similitude avec son personnage de référence, et le changement de sexe n’y changera rien.
Les vraies bonnes surprises dans les personnages du film viennent de Finn, un soldat du premier ordre (qui n’est pas un clone) et qui, par esprit de conscience, passe du bon côté de l’histoire. Poe Dameron, qui souffrira lui aussi de la comparaison d’avec Han Solo en raison, là encore, de leurs grandes similitudes en ce qui concerne leur rôle dans l’histoire, est également un apport très sympathique, grâce à l'humour qu'il apporte (un bonus bienvenu).
L’histoire n’est pas franchement des plus inspirés. On nous sert encore des drames familiaux, et du « Je suis ton père » on passe à « Tu es mon fils », ça commence à devenir franchement pénible, avouons-le. Le film ne semble avoir comme prétention scénaristique que de planter le décor. Mais tout n’est pas clairement précisé. Par exemple quelques personnages dénotent comme le vieux schnock… heu je veux dire Snoke, qui sort d’on ne sait où...
L’univers du film n’est pas très varié, et c’est sans doute ce que je regrette le plus. J’ai toujours aimé les films Star Wars pour leurs créativités. Dans chacun des films, on découvre de nouvelles planètes, d’étonnant cadre spatial, une faune et une flore surprenante, des décors originaux, mais dans ce septième épisode on a juste le sentiment de revenir en terrain connu, même les nouveaux lieux présentés ressemblent à des endroits déjà aperçus auparavant. Aussi la présence des robots, qui étaient, rappelons-le, l’arc de voute de la construction du premier film, est réduite au strict minimum. Même constat pour les créatures extraterrestres, très peu représentés, excepté lors de la séquence de l’invasion dans le faucon millenium.
Quoi qu’il en soit, le film remplit pleinement quelques cases, en premier lieu celle de l’action. Les scènes de batailles sont sublimes. Les effets spéciaux sont au top. Les duels aux sabres lasers sont réussis (malgré le fait que Finn manipule le sabre comme un véritable Jedi, et que c’est juste tout à fait irrespectueux…). Même s’ils n’étonnent pas par leurs nouveautés et leurs variétés, les décors sont magnifiques. J’ai adoré le désert jonché des ruines de vaisseaux de l’empire. L’intensité dramatique est très satisfaisante. La musique est intense, une fois de plus.
Je suis donc un peu mitigé par ce septième opus. Je le trouve un peu trop scolaire, sans grande ambition, là où l’épisode suivant prend des libertés surprenantes, parfois un peu agaçantes aussi. Je précise que je ne suis pas un fan absolu de Star Wars, mais je relève tout de même une ambiance qui dénote avec l’univers de la franchise initiale. C’est une sorte de nouveau tournant un peu serré, difficile à appréhender, mais qui semble nous mener vers de nouveaux horizons excitants. C’est une joie de poursuivre l’expérience Star Wars avec de tout nouveaux films, qui plus est, qui s’inscrivent dans la trame temporelle connue, sans omettre les vieux personnages qu’on adore. Si j’ai été très réticent au premier abord, je dois avouer qu’à force de le visionner je commence à l’apprécier dans sa simplicité. Ce n’est pas la claque que j’attendais, mais c’est un spectacle franchement divertissant. De mon point de vue, je ne saurais plus justifier une note de cinq étoiles, ou même six, une fois considéré le plaisir que je ressens devant ce spectacle. Il faut être honnête, en dépit de ces défauts, le film mérite tout de même les honneurs, grâce à une production pharaonique, des moyens ambitieux, et un résultat grandement récréatif. Je ne peux pas juste lui reprocher de ne pas être comme ce à quoi je m'attendais, sans même savoir ce que je souhaitais y trouver au juste. En réalité, le résultat (scénaristique) est facile, mais tout à fait honorable.