L'aventure commence en 1977 et George Lucas sort de l'ombre. Le créateur (je pense que l'on peut l'appeler ainsi) à alors l'audacieuse idée de lancer "La guerre des étoiles". Film, certes manichéen, mais qui assoira un mythe, il devient rapidement le symbole du renouveau. Celui du blockbuster hollywoodien que Spielberg avait déjà malmené avec la sortie des "Dents de la mer" en 1975.
Le film au sillage mythologique unique devient rapidement numéro un dans le monde. En plus de son visuel singulier (dont les maquettes rappelleront le gargantuesque 2001 : l'odyssée de l'espace), il se distingue par son univers d'une richesse impressionnante, qui est en parfaite opposition avec le coté terre à terre en vogue, et par son histoire, à l'écho intemporel.
En ce jour du 16 décembre 2015, du haut de mon jeune âge, j'ai vécu la renaissance d'un mythe. Celui que l'on avait presque oublié, terrassé dans mon esprit par la grandeur de Tolkien et du travail d'adaptation de Peter Jackson. En ce jour, assis sur mon siège rouge carmin, j'allais ouïr ces quelques notes, signe d'un renouveau que la nouvelle génération n'attendait plus. Mieux même, j'allais assister à un hommage, distillé entre nostalgie et passage de flambeaux. J'allais tombé amoureux d'une jeune actrice, me ramenant en enfance où chaque beauté faisait battre mon cœur. J'allais vibrer au doux son d'un combat de sabre, hurler ma peine à voir l'icône s'éteindre.
Là où tout amenait à l'échec partiel, JJ Abrams sort vainqueur. Impossible de contenter chacun, et pourtant il a bel et bien réveillé la force. Certains critiqueront le parti prit qui consiste au quasi remake pour relancer la saga. A mon sens, même si l'innovation aurait pu être plus présente, nous avons ici un choix logique. Il ne faut pas oublier la condition de mythe de Star Wars. Il est intemporel et fondateur d'un amour socio-culturel. Il parle à tous, il DOIT parler à tous.
A ces enfants de 10 ans qui découvrent cet immense univers dans cette salle obscure, dont les rêves se hantent déjà du côté obscur; à ces enfants qui abandonneront leurs pistolets pour prendre l'arme la plus noble entre leurs mains et combattre pour la lumière. A ces jeunes adultes qui pour la quasi-première fois ont la chance de découvrir la saga au cinéma. A ceux-ci qui veulent vibrer en osmose avec la force. A ces adultes nostalgiques d'une époque révolue, qui veulent revoir maquettes et latex.
Un mythe est universel, et de par cette position, compliqué à manipuler. Alors oui, je le clame, JJ Abrams à réussit. Il aurait pu mieux faire encore, mais je ne débattrais pas ici du bien fondé de tel où tel choix. Finalement l'important c'est qu'il ait réveillé la force. Une flamme s'est rallumée, chancelante, faiblarde. Une seule erreur et elle peut s’éteindre de nouveau.
Nous attendons fébrile dans cette douce obscurité qu'après son réveil, la force jaillie.
Nous attendons 2017 pour peut être trouver, dans la force, l'immortalité d'un mythe.
"Chewie we're home"