Comment évoquer l’enthousiasme sans spoiler ?
Facile en fait : le nouvel épisode de Star Wars, The Force Awakens, a tout de l’épisode originel, quelques liens en plus, et devrait ravir les fans de la première heure, autant que les amateurs de science-fiction, d’heroic fantasy ou d’effets spéciaux. Personnellement, l’hommage continuel lancé sur vitesse subsonique m’a transporté deux trop courtes heures. Ça file sans pause et sans répit.
Et c’est jouissif de spectacle et de tendresse.
Un petit droïde mignon échoué sur une planète de déserts, recherché par les storm troopers du Nouvel Ordre, émanation fasciste de l’Empire prêt à détruire le chaos de la République, tombe un peu par hasard sur une jeune chasseuse d’épave orpheline. Au cœur du système galactique, une arme redoutable, capable de détruire des planètes entières menace de réduire en poussières sidérales la base secrète de la résistance. Les rumeurs autour d’une mystérieuse et puissante force courent dans la galaxie, et l’histoire d’un jeune disciple s’opposant à son maître forge la légende d’un dangereux homme casqué de noir. Pendant ce temps, un contrebandier et son fidèle wookie infiltrent les quartiers de l’ennemi au secours d’une princesse.
Là où JJ Abrams avait su créer un univers particulier en deux films Star Trek, imprimant sa patte personnelle sur un mythe de la télévision, l’authentique fan qu’il a toujours été sait innover et émouvoir en s’inscrivant dans la veine originelle d’un univers déjà existant. Et donne la leçon à Georges Lucas : le tout premier film, Star Wars : A New Hope ne prend de l’ampleur qu’avec The Empire Strikes Back, et l’épisode un, The Phantom Menace, est un raté mémorable empreint d’ennuyeux bavardages. Cette nouvelle amorce de trilogie est à mes yeux la meilleure de la franchise. Détonante, époustouflante, pleine de révélations attendues et encline à satisfaire les appétits des férus de cet univers autant qu’elle est simplement entraînante pour les avides de suspense et de scénarii qui jouent sur l’équilibre entre le familier et la surprise.
Un remix aux élans irrésistibles.
Le scénario surprend en étant honnêtement familier, émeut en ajoutant à la légende des dérivations inattendues, et enchante par son rythme envolé. Space opera, la musique de John Williams, toujours, reprend discrètement le thème mondialement connu et décline, en une version moins marquante, plus nuancée, The Imperial March, autour du guerrier casqué de noir. La 3d n’est pas toujours utile, pas réellement narrative, mais elle est magnifique et renforce avec une jouissance rare l’immersion totale dans l’univers. The Force Awakens me met les larmes aux yeux autant dans ce que cette nouvelle histoire apprend à ses personnages que dans ce que la légende de la trilogie originelle éclaire ici.
« – There are stories about what happened. – It’s true. All of it. The dark side. The jedi. They’re real. »
Après la mièvre trilogie consacrée à Anakin et aux intrigues politiques, cette nouvelle série, dans les mains du génial JJ Abrams, revient aux sources et booste le bonheur cinématographique du cinéphage que je suis.
Punaise, que l’attente valait le coup !